Prise en compte du genre

    L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a commencé à colliger le genre des personnes dans ses enquêtes en 2019 afin de reconnaître la diversité de genre au sein de la population. Les concepts, définitions et façons de faire adoptés se basent sur ceux de Statistique Canada, qui a publié ses premières normes sur le genre et le sexe à la naissance en 2018.

    Ce qu’on entend par genre

    Le genre d’une personne réfère à son identité personnelle et sociale en tant qu’homme, en tant que femme ou en tant que personne non binaire (c’est-à-dire une personne dont le genre se situe en dehors du modèle binaire masculin-féminin).

    • L’identité de genre correspond au genre que ressent une personne, en son for intérieur.
    • L’expression de genre réfère au genre qu’une personne affiche au moyen de signes extérieurs (tels que des vêtements ou accessoires) qui peuvent traditionnellement être associés à un genre particulier. Les mots employés par une personne pour parler d’elle-même contribuent également à l’expression de son genre.

    Le genre d’une personne peut différer de son sexe à la naissance et peut changer au fil du temps. Il peut également différer de ce qui est inscrit dans ses documents officiels.

    Le sexe à la naissance réfère quant à lui au sexe qui a été assigné à une personne à sa naissance en fonction de son système reproducteur et d’autres caractéristiques physiques.

    Il est préconisé de produire les statistiques en fonction du genre lorsqu’il est question des choix de vie, modes de vie ou conditions de vie. La collecte et la production d’informations en fonction du sexe à la naissance demeurent pertinentes pour certaines statistiques démographiques et de santé.

    Quelques définitions

    Personnes cisgenres : Personnes dont le genre actuel est le même que leur sexe assigné à la naissance.

    Personnes transgenres : Personnes dont le genre actuel, féminin ou masculin, n’est pas le même que leur sexe assigné à la naissance. Une femme transgenre est de genre féminin; un homme transgenre est de genre masculin.

    Personnes non binaires : Personnes dont le genre actuel se situe en dehors du modèle binaire masculin-féminin. Certaines personnes utilisent l’expression « non binaire » pour décrire leur genre; d’autres emploient des termes tels que « agenre », « pangenre », « queer », « fluide », « non conforme », ou encore « bispirituel », un terme propre à certains peuples autochtones d’Amérique du Nord.

    Mesure du genre

    La question utilisée par l’ISQ pour colliger le genre dans ses enquêtes est inspirée de celle utilisée par Statistique Canada. Cette question a été retenue notamment pour assurer la comparabilité des statistiques produites par les deux organismes.

    Au besoin, des infobulles fournissent des informations additionnelles dans les questionnaires électroniques. Lorsque les questionnaires sont plutôt administrés par téléphone, ces mêmes informations sont lues, si nécessaire.

    Quel est votre genre? Par genre, on entend votre genre actuel, qui peut différer de votre sexe assigné à la naissance ou de celui inscrit dans vos documents officiels1.

    • Homme
    • Femme
    • Ou veuillez préciser2 _________________________________

    1 Qu’est-ce que le genre?

    On fait référence ici au genre qu’une personne ressent intimement ou exprime publiquement dans sa vie quotidienne, par exemple au travail, dans son milieu de vie ou lorsqu’elle magasine ou accède à des services. Pour certaines personnes, le genre et le sexe à la naissance ne sont pas les mêmes.

    2 Pourquoi avoir un choix de réponse « Ou veuillez préciser »?

    Le genre de certaines personnes n’est pas exclusivement féminin ou exclusivement masculin; on parle alors de genre non binaire. Une personne peut par exemple être agenre, bigenre, bispirituelle ou encore fluide sur le plan du genre. Ce choix de réponse sert à colliger de l’information de façon inclusive et assure que toute personne puisse répondre en fonction de sa réalité.

     

    La mesure ne réfère pas explicitement à l’identité de genre de la personne, de sorte que l’information puisse être fournie par une tierce personne, en fonction de sa connaissance ou de sa perception du genre de la personne pour qui l’information est demandée (par exemple, un parent pourrait avoir à fournir des renseignements au sujet de son enfant). Le cas échéant, la question est formulée un peu différemment : « Quel est le genre de cette personne? Par genre, on entend le genre actuel, qui peut différer du sexe assigné à la naissance ou de celui inscrit dans les documents officiels. »

    La troisième option, qui consiste en un choix de réponse ouvert, vise à obtenir une réponse valide et permet aux personnes dont le genre se situe en dehors du modèle binaire masculin-féminin de décrire leur genre dans leurs propres mots.

    Le sexe à la naissance doit être colligé pour la production de statistiques sur la population des personnes transgenres : c’est effectivement le recoupement des réponses aux deux questions – celle sur le genre et celle sur le sexe à la naissance – qui permet de savoir si une personne est transgenre ou cisgenre.

    La question utilisée pour le sexe à la naissance est la suivante :

    Quel était votre sexe à la naissance? Par sexe, on entend le sexe assigné à la naissance.

    • Masculin
    • Féminin

    Production et diffusion des résultats

    La variable « genre » utilisée pour la production des résultats compte trois catégories : hommes, femmes, et personnes non binaires. Cette dernière catégorie regroupe toutes les personnes dont le genre déclaré se situe en dehors du modèle binaire masculin-féminin. Par ailleurs, la catégorie « hommes » comprend conceptuellement les hommes cisgenres et transgenres et la catégorie « femmes », les femmes cisgenres et transgenres.

    Enjeux de précision des estimations et de confidentialité

    Vu le petit nombre de personnes non binaires, il faut des échantillons de grande taille pour produire des statistiques sur cette population qui sont d’une précision acceptable et qui assurent la confidentialité des renseignements recueillis. Pour plus d’information à ce sujet, consulter Notions statistiques pour l’analyse de données d’enquêtes.

    Lorsque la production de telles statistiques n’est pas possible, les données des personnes non binaires sont réparties dans les deux autres catégories de genre, afin d’en protéger la confidentialité. Cette répartition est faite de façon aléatoire et permet de conserver les données des personnes non binaires dans les analyses. 

    Pour la plupart des enquêtes de l’ISQ, la diffusion de résultats selon le genre doit se faire avec une variable « genre » à deux catégories, laquelle comprend la répartition des personnes non binaires. Depuis janvier 2024, le recours aux appellations « hommes+ » et « femmes+ » est recommandé dans les tableaux et les figures présentant des résultats selon cette variable. La catégorie « hommes+ » comprend les hommes et certaines personnes non binaires; la catégorie « femmes+ » comprend les femmes et certaines personnes non binaires.

    À noter que les mêmes enjeux se posent pour les personnes transgenres, étant donné qu’elles aussi sont présentes en faible nombre. La production de statistiques sur cette population nécessite également des échantillons de grande taille. Comme mentionné précédemment, on utilise à la fois la question sur le genre et celle sur le sexe à la naissance pour la production de statistiques sur ces personnes.

    Comparabilité dans le temps

    La publication de résultats avec la variable « genre » à deux catégories (après répartition des personnes non binaires) plutôt qu’avec la variable « sexe » utilisée auparavant ne devrait pas poser de problème de comparabilité dans le temps, en raison de la petite taille des populations non binaires et transgenres. Par ailleurs, il est probable que l’information sur le sexe dont nous disposions auparavant pour les personnes transgenres correspondait plutôt à leur genre, pour une partie d’entre elles.

    Diversité de genre au sein de la population

    Pour la première fois en 2021 au Canada, le concept de genre a été introduit dans le Recensement de la population. Ainsi, ce sont des renseignements sur le genre et sur le sexe à la naissance, et non seulement sur le sexe, qui ont été recueillis auprès de l’ensemble de la population canadienne. Ce changement a notamment rendu possible le dénombrement des personnes cisgenres, transgenres et non binaires. Produites à l’échelle des provinces et des régions métropolitaines de recensement, les données du recensement sur la diversité de genre permettent d’avoir la distribution de la population selon les catégories suivantes :

    • Personnes cisgenres (total; hommes; femmes);
    • Personnes transgenres (total; hommes; femmes);
    • Personnes non binaires.
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