Indicateurs de progrès du Québec
L’indice de gravité de la criminalité (IGC) mesure le volume et la gravité des crimes déclarés par les services policiers durant une année.
61,84 en 2023 | |
Tendance favorable au progrès depuis 2008 |
Faits saillants
Le volume et la gravité des crimes déclarés par les services policiers, mesurés au moyen de l’indice de gravité de la criminalité (IGC), ont diminué de 25 % au Québec entre 2008 et 2023. Malgré cette tendance à la baisse, des fluctuations divergentes ont été observées au cours de cette période. En effet, après une baisse constante entre 2008 et 2014, l’IGC du Québec s’est relativement stabilisé entre 2014 et 2019. En raison du recul de certaines infractions en 2020, lié entre autres aux mesures sanitaires mises en place lors de la première année de la pandémie, une diminution marquée de la gravité de la criminalité a été observée (– 8 % par rapport à 2019). Depuis, l’IGC a rebondi de 20 %; les hausses annuelles étaient de 10 % en 2021, de 6 % en 2022 et de 3 % en 2023.
L’augmentation enregistrée en 2023 au Québec est notamment due à la hausse de l’incidence des vols qualifiés ou des extorsions, des tentatives ou complots en vue de commettre un meurtre, ainsi que des vols de véhicules à moteur. Toutefois, les homicides, qui constituent l’infraction la plus grave prévue au Code criminel, sont pour leur part en recul.
Au cours des 16 dernières années, la criminalité est demeurée moins grave au Québec que dans le reste du Canada. L’écart en faveur du Québec s’est creusé entre 2014 et 2019, puisque l’IGC a diminué au Québec (– 4 %) et augmenté dans le reste du Canada (+ 24 %). Depuis 2021, en raison de l’augmentation plus importante au Québec que celle du reste du Canada (20 % c. 7 %), l’écart entre les deux territoires s’amenuise.
Pertinence pour la mesure du progrès et méthode
La criminalité est un enjeu d’importance pour toutes les sociétés, car elle entraîne notamment des pertes de vie humaine ou de biens, de la souffrance physique, des conséquences psychologiques et des coûts pour la société dans son ensemble. Elle est influencée par les efforts déployés en prévention, par la législation et par le renforcement ou la dégradation de la cohésion sociale.
La criminalité peut avoir un effet sur la santé, les liens sociaux, l’engagement civique et le bien-être subjectif, le travail et même le revenu des individus. Inversement, le fait de vivre dans un environnement sécuritaire amène une liberté de choix et d’action qui permet aux individus de poursuivre leurs objectifs et d’atteindre leurs ambitions à moindre risque. Ainsi, un faible niveau de criminalité favorise le bien-être des individus.
Inégalités
L’IGC est produit pour un territoire donné, et non selon diverses caractéristiques sociodémographiques des victimes. L’indicateur ne sera donc pas utilisé pour mesurer des inégalités.
Intelligibilité et acceptabilité
L’IGC est un indicateur connu et utilisé dans la sphère publique, et peut facilement être reconnu comme une mesure du bien-être. De plus, il peut être utilisé pour effectuer des comparaisons avec le Canada ou avec les autres provinces et territoires.
L’interprétation de l’IGC relativement au progrès est univoque et sans ambiguïté; une diminution de l’indice favorise l’amélioration du bien-être et le progrès.
Notes méthodologiques
Concepts et définitions
L’indice de gravité de la criminalité tient compte du volume et de la gravité des crimes déclarés sur un territoire donné. Il est calculé à partir des infractions au Code criminel déclarées par les différents services de police, et colligées dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité, auxquelles on attribue un poids fondé sur leur gravité. L’indice prend en considération la taille de la population du territoire concerné. Une affaire criminelle peut comprendre une ou plusieurs infractions. Dans le cas d’une affaire comprenant plusieurs infractions, seule l’infraction la plus grave est considérée dans le calcul de l’indice.
La gravité d’une infraction est établie à partir de la sévérité des peines prononcées par les tribunaux. Les crimes plus graves ont donc un poids plus élevé et un effet plus important sur la valeur de l’indice. Les pondérations sont révisées tous les cinq ans pour établir la gravité moyenne d’une infraction. Par exemple, un homicide obtient une pondération de plus de 7 000, alors que le fait de troubler la paix représente une pondération d’environ 9. Ainsi, l’indice est influencé tant par le volume que par la gravité des crimes.
Comme la pondération d’un type d’infraction peut évoluer au fil des années, des facteurs d’ajustement permettent de rendre l’indice comparable dans le temps.
Méthode de calcul
L’indice de gravité de la criminalité est calculé pour une année et un territoire donnés selon la formule suivante :
Où :
- L’IGC est exprimé sans unité;
- Ni correspond au nombre d’infractions déclarées, pour chaque type d’infraction;
- La pondération correspond à la gravité établie pour l’infraction;
- Le TP2006 correspond au taux pondéré global pour le Canada pour l’année 2006;
- La population correspond aux estimations démographiques;
- Le facteur de raccordement pouvant s’appliquer permet de rendre l’indice comparable entre les années où la pondération est modifiée.
Les valeurs de l’IGC pour le reste du Canada ont été calculées par l’ISQ, à partir de la méthode fournie par Statistique Canada. Des imputations ont été réalisées en raison de la non-disponibilité du nombre d’infractions déclarées pour deux types d’infractions. L’effet de ces imputations sur la valeur de l’indice est minime.
Fréquence de mise à jour
Annuelle
Limites
La gravité des infractions peut évoluer au fil du temps. De même, les lois peuvent être changées pour inclure ou exclure des infractions.
Les valeurs aberrantes, telles que les peines exceptionnellement longues, ne sont pas incluses dans l’IGC.
Dernière mise à jour : 5 novembre 2024