Les heures variables de travail

Diffusion : 24 août 2023

L’Institut de la statistique du Québec présente un nouvel indicateur de la qualité de l’emploi : les heures variables de travail. Le taux d’heures variables de travail nous fournit des informations sur l’instabilité potentielle des heures de travail chez les personnes occupant des emplois. Le fait d’effectuer des heures de travail qui varient d’une semaine à l’autre affecte les revenus d’emplois, ce qui peut susciter une forme d’insécurité financière. De plus, de telles heures variables peuvent avoir des répercussions sur la conciliation famille-emploi des parents. Toutefois, la mesure des heures variables de travail ne permet pas de distinguer celles qui sont faites sur une base volontaire de celles qui le sont sur une base involontaire.  

Portrait de la situation des heures variables au Québec en 2022

En 2022, on estime que les heures de travail effectuées par environ 27 % de la population en emploi (près de 1 210 000 personnes) variaient d’une semaine à l’autre. Le taux d’heures variables de travail est toutefois en baisse; il se situait autour de 32 % en 2012. En 2022, environ 26 % des femmes indiquent faire des heures variables de travail, comparativement à environ 29 % des hommes. On observe une baisse du taux d’heures variables de travail tant chez les femmes que chez les hommes entre 2012 et 2022.

Qui sont les personnes les plus susceptibles d’occuper des emplois pour lesquels les heures effectuées sont variables?

Les jeunes

Un jeune âgé de 15 à 24 ans sur deux occupe un emploi pour lequel les heures varient d’une semaine à l’autre. Le taux d’heures variables de travail chez les jeunes est deux fois plus élevé que celui des 25-54 ans. Il demeure aussi plus élevé que celui des 55 ans et plus, même si le taux d’heures variables de travail de ce dernier groupe est plus élevé que celui des 25-54 ans. Cela peut en partie s’expliquer par le fait que les 15-24 ans et les 55 ans et plus occupent fréquemment des emplois à temps partiel, volontairement ou involontairement.

Les personnes n’ayant pas obtenu un diplôme d’études secondaires

Environ 38 % des personnes qui n’ont pas obtenu un diplôme d’études secondaires occupent des emplois pour lesquels les heures de travail effectuées sont variables. Plus leur niveau d’étude augmente, plus les personnes sont susceptibles d’effectuer des heures de travail stables. Environ 21 % des personnes possédant une formation universitaire déclarent faire des heures de travail qui varient d’une semaine à l’autre.

Les personnes travaillant à temps partiel

Le fait d’effectuer des heures de travail variables est plus fréquent chez les personnes occupant des emplois à temps partiel (60 %) que chez celles ayant un emploi à temps plein (21 %). Toutefois, on dénombre environ 754 000 emplois à temps plein pour lesquels les heures de travail effectuées sont variables, comparativement à environ 454 000 emplois à temps partiel.

Les personnes ayant un emploi temporaire

Près de 40 % des personnes occupant des emplois à durée déterminée indiquent effectuer des heures de travail qui varient d’une semaine à l’autre. À l’inverse, environ 19 % des personnes occupant un emploi permanent disent faire des heures variables de travail.

Les travailleuses et travailleurs autonomes

D’un côté, environ trois quarts des travailleuses et des travailleurs autonomes indiquent faire des heures de travail qui varient d’une semaine à l’autre. D’un autre côté, la proportion des personnes occupant un emploi à titre de personne employée est presque trois fois moins forte.

Les personnes occupant des emplois non syndiqués

Près de 25 % des personnes occupant un emploi non syndiqué mentionnent effectuer des heures variables de travail, comparativement à 17 % des personnes ayant un emploi syndiqué.

Les personnes travaillant dans les établissements de moins de 20 employés

Environ 30 % des personnes travaillant dans les établissements de moins de 20 employés disent faire des heures variables de travail, comparativement à près de 13 % de celles travaillant dans les établissements de plus de 500 employés.

Les personnes travaillant dans le secteur privé

C’est surtout dans le secteur privé que les heures variables de travail sont le plus fréquemment effectuées : environ 32 % des personnes de ce secteur mentionnent effectuer des heures de travail qui varient d’une semaine à l’autre, alors qu’on en dénombre environ 14 % dans le secteur public.

Les personnes travaillant dans le secteur des services

Enfin, le taux d’heures variables de travail est un peu plus élevé dans le secteur des services que dans le secteur des biens (28 % c. 25 %).

Les personnes travaillant dans l’industrie des services d’hébergement et de restauration

Pour l’industrie des services d’hébergement et de restauration, environ la moitié des personnes (soit plus de 100 000 personnes) ayant un emploi dans cette industrie indiquent faire des heures variables de travail. À l’opposé, le taux d’heures variables de travail est en deçà de 10 % dans les administrations publiques, ce qui s’expliquerait en partie par la stabilité des horaires de travail et des effectifs que l’on trouve dans les administrations publiques en général.

D’autres industries affichent une proportion d’emplois pour lesquels les heures de travail varient d’une semaine à l’autre et qui dépassent la moyenne de l’ensemble des emplois; c’est le cas notamment de l’industrie de la construction (37 %).

Comparaison avec l’Ontario

En 2022, la part de personnes en emploi qui indiquent faire des heures variables de travail est plus basse au Québec qu’en Ontario (27 % c. 34 %). On établit également le même constat pour ce qui est des femmes (26 % c. 32 %) et des hommes (29 % c. 35 %).

Source et tableau de données

Source : Enquête sur la population active, Statistique Canada

Tableau : Proportion des emplois pour lesquels les heures de travail effectuées sont variables, résultats selon le sexe pour diverses caractéristiques de la main-d’œuvre, de l’emploi et du milieu de travail, Québec, Ontario et Canada, 1997-2022