Par Amélie Lavoie et Christine Doucet
Diffusion : 16 octobre 2023
De quelle façon la pandémie de COVID-19 a-t-elle affecté l’expérience de la grossesse et de l’accouchement des femmes qui ont donné naissance à un bébé au Québec en 2020-2021? Quelles répercussions a-t-elle eues sur la vie des nouveaux parents?
Les premières données de l’étude Grandir au Québec, aussi appelée Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition, nous offrent quelques pistes de réponses.
Dans cette page :
Les suivis de grossesse durant la pandémie
Les répercussions de la pandémie sur les accouchements et les séjours à l’hôpital
Des rendez-vous de suivi chez le médecin annulés ou tenus à distance
La COVID-19 présente dans les familles
L’emploi, le revenu et la santé mentale des nouveaux parents en contexte pandémique
La population visée par l’étude correspond aux enfants nés entre le 1er octobre 2020 et le 30 septembre 2021, de mères résidant au Québec au moment de la naissance de leur enfant. La grossesse de la majorité de ces mères a débuté entre janvier et décembre 2020. La première collecte de données a eu lieu au moment où la majorité des enfants étaient âgés d’environ 5 mois, soit de mai 2021 à mars 2022.
L’état d’urgence sanitaire lié à la pandémie de COVID-19 a été décrété le 13 mars 2020. Pour plus d’information sur les principaux évènements et les mesures de santé publique liés à la pandémie de COVID-19, consulter la page Web de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Les suivis de grossesse durant la pandémie
Les mères d’environ 15 % des bébés ont mentionné que certains de leurs rendez-vous de grossesse ont été annulés ou reportés.
Selon les mères d’environ 42 % des bébés, certains rendez-vous de suivi de grossesse se sont déroulés au téléphone ou en ligne.
Les pères d’environ 53 % des bébés ont indiqué qu’ils n’ont pas été autorisés à accompagner la mère lors des rendez-vous de suivi de grossesse.
Les pères d’environ 41 % des bébés ont déclaré qu’ils n’avaient pas été autorisés à accompagner la mère lors des échographies.
Les répercussions de la pandémie sur les accouchements et les séjours à l’hôpital
Pour une très faible proportion de bébés (1,9 %), l’accouchement n’a pas pu se dérouler à l’endroit prévu ou souhaité au départ par la mère.
Les pères d’environ 1,0 % des bébés ont mentionné qu’ils n’ont pas été autorisés à accompagner la mère lors de l’accouchement.
La pandémie a particulièrement affecté les visites reçues après la naissance des bébés et la durée du séjour au lieu de l’accouchement. Pour près de trois bébés sur quatre (72 %), la famille ou les amis n’ont pas pu rendre visite à l’enfant et aux nouveaux parents à l’hôpital ou à la maison des naissances.
Selon les mères, le séjour à l’hôpital ou à la maison des naissances a été écourté pour environ 15 % des bébés. De plus, les pères d’environ 6 % des bébés n’ont pas pu passer autant de temps qu’ils l’auraient souhaité au lieu de naissance.
Des rendez-vous de suivi chez le médecin annulés ou tenus à distance
Parmi les bébés ayant un médecin de famille ou un pédiatre (90 %), environ 8 % ont vu certains de leurs rendez-vous de suivi (examen de routine) chez leur médecin de famille être annulés, et environ 15 % des bébés ont eu des rendez-vous au téléphone ou par visioconférence en raison des mesures liées à la pandémie de COVID-19.
La COVID-19 présente dans les familles
Les mères d’environ 4,4 % des bébés ont déclaré avoir eu un résultat positif à un test de dépistage de la COVID-19 avant la naissance de l’enfant. Les mères de 8 % des bébés ont indiqué avoir été infectées par la COVID-19 après la naissance de l’enfant.
Au total, 4,7 % des bébés ont attrapé la COVID-19 entre leur naissance et l’âge de 5 mois environ.
Dans le ménage de 17 % des bébés, au moins une personne a eu la COVID-19 entre le début de la pandémie et le moment de l’enquête.
L’emploi, le revenu et la santé mentale des nouveaux parents en contexte pandémique
Emploi et revenu
Les mères d’environ 22 % des bébés ont eu droit à un congé préventif durant leur grossesse en raison des risques d’exposition à la COVID-19.
Les mères de près de 6 % des bébés et les pères de 7 % des bébés ont perdu leur emploi de façon temporaire ou permanente en raison de la pandémie.
Les mères de 58 % des bébés disent que la pandémie n’a pas eu d’effet sur les revenus de leur ménage, celles de 31 % des bébés disent que le revenu de leur ménage a diminué, et celles de 11 % des bébés disent que celui-ci a augmenté.
Effet de la pandémie de COVID-19 sur les revenus du ménage1
Enfants d’environ 5 mois, Québec, 2021-2022
Note
1. Selon la déclaration des mères.
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition, 2021-2022.
Santé mentale
Les mères d’environ la moitié (49 %) des bébés et les pères d’un peu plus du tiers des bébés (36 %) disent que la pandémie a eu des répercussions négatives sur leur santé mentale.
Solitude
Les mères de 29 % des bébés disent avoir souffert assez ou beaucoup d’isolement ou de solitude durant la grossesse en raison de la pandémie de COVID-19. Les pères d’environ 15 % des bébés ont souffert assez ou beaucoup d’isolement ou de solitude durant la grossesse de la mère.
Les mères de 22 % des bébés et les pères de 11 % des bébés disent avoir vécu un tel niveau de solitude après la naissance de l’enfant.
Stress
Les mères de 21 % des bébés ont mentionné que leur niveau de stress a passablement ou fortement augmenté en raison de la pandémie de COVID-19, alors que celui des mères de 41 % des bébés a augmenté un peu.
Les pères d’environ 15 % des bébés ont déclaré que leur niveau de stress a passablement ou fortement augmenté en raison de la pandémie de COVID-19, tandis que les pères d’environ le tiers des bébés (33 %) ont vu leur niveau de stress augmenter un peu.
Prochaines diffusions
Un portrait complet et détaillé des bébés et de leur famille sera à découvrir en 2024 dans des rapports thématiques réalisés à partir des premières données de Grandir au Québec. Abonnez-vous aux avis courriel pour ne rien manquer.
À propos de Grandir au Québec
L’objectif principal de la deuxième édition de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ), communément appelée Grandir au Québec, est de mieux connaître les facteurs qui peuvent influencer le développement et le bien-être des enfants du Québec.
Les enfants visés par l’étude sont ceux qui sont nés en 2020-2021 de mères résidant au Québec au moment de la naissance de leur enfant. La première collecte de données de l’étude s’est déroulée dans l’ensemble des régions du Québec de mai 2021 à mars 2022. Au total, 4 703 familles y ont participé.
Dans cette page, on entend par mère la mère biologique qui vit avec l’enfant à environ 5 mois. Près de 100 % des enfants visés vivent avec leur mère biologique à cet âge. Par père, on entend le père biologique ou légal qui vit avec l’enfant à environ 5 mois. Près de 94 % des enfants visés vivent avec leur père biologique ou légal à cet âge. Les autres enfants habitent seulement avec leur mère biologique ou avec une autre figure parentale.
L’étude est réalisée par l’Institut de la statistique du Québec avec la collaboration de différents partenaires. Elle est financée par la Fondation Lucie et André Chagnon, le ministère de la Famille, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l’Éducation, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, le Conseil de gestion de l’assurance parentale et l’Institut de la statistique du Québec. Cette page Web est financée par le ministère de la Santé et des Services sociaux.
Pour plus d’information sur Grandir au Québec, consulter la fiche de l’étude.
Pour plus de renseignements sur les aspects méthodologiques, consulter le rapport méthodologique de l’étude (PDF, 1,6 Mo).