Retour au document

    Intimidation et cyberintimidation : certains groupes de personnes particulièrement touchés

    Par Daniela Aranibar Zeballos
    Diffusion : 21 mars 2024

    Certains groupes de population sont plus touchés par l’intimidation et la cyberintimidation que d’autres. C’est le cas notamment des personnes LGB+, des personnes transgenres ou non binaires, des personnes autochtones et issues de minorités visibles et de celles ayant une incapacité les limitant dans leurs activités quotidiennes.

    Les résultats présentés dans cette page sont issus de l’Étude québécoise sur les rapports sociaux dans un contexte scolaire, de travail et dans la communauté 2022 (EQRS). Ils portent sur la proportion de personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation au cours des 12 mois précédant l’étude selon leur appartenance à un ou à plusieurs de ces groupes. Trois contextes ont été examinés : le contexte scolaire, de travail et hors des contextes scolaires et de travail. Des résultats sur le fait d’avoir vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation dans au moins un des trois contextes sont aussi présentés.

    Les données ont été recueillies auprès de 21 845 personnes entre août 2022 et février 2023.

    Groupes de population examinés

    Descriptions

    Diversité sexuelle

    • Personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles ou d’une autre orientation sexuelle qu’hétérosexuelle (LGB+);
    • Personnes hétérosexuelles.

    Diversité de genre

    • Personnes transgenres ou non binaires;
    • Personnes cisgenres.

    Identité ethnoculturelle ou de genre

    • Personnes autochtones résidant hors communauté;
    • Personnes issues de minorités visibles;
    • Personnes issues de minorités ethniques;
    • Personnes non autochtones ni issues de minorités visibles ou ethniques.

    Statut d’incapacité

    • Personnes ayant une incapacité les limitant dans leurs activités quotidiennes;
    • Personnes sans incapacité les limitant dans leurs activités quotidiennes.

    Pour en apprendre plus sur les définitions des groupes de population examinés, consultez les Notes méthodologiques détaillées.

    Diversité sexuelle

    Les personnes LGB+ sont proportionnellement plus nombreuses que les personnes hétérosexuelles à avoir vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation au Québec.

    Graphique

    Diversité de genre

    Les personnes transgenres ou non binaires sont plus susceptibles que les personnes cisgenres d’avoir vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation.

    Toutefois, on note une exception. En contexte de travail, la proportion de personnes qui ont vécu du cyberharcèlement chez les personnes transgenres ou non binaires ne diffère pas significativement de celle observée chez les personnes cisgenres.

    Graphique

    Identité ethnoculturelle ou autochtone

    La proportion de personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation au Québec est plus élevée chez les personnes autochtones vivant hors communauté et celles issues de minorités visibles que chez les personnes issues de minorités ethniques et les personnes ni autochtones ni issues de minorités visibles ou ethniques, sauf dans le contexte scolaire.

    En ce qui a trait à la cyberintimidation (cyberharcèlement), on note des exceptions :

    • les personnes autochtones résidant hors communauté sont plus susceptibles que les personnes issues de minorités visibles ou ethniques et les personnes ni autochtones ni issues de minorités visibles ou ethniques d’en avoir vécu hors de l’école ou du travail ou dans au moins un contexte;
    • les résultats ne permettent pas, en contexte de travail, de détecter de différences significatives selon l’identité ethnoculturelle ou autochtone.
    Graphique

    Statut d’incapacité

    Les personnes qui ont une incapacité les limitant dans leurs activités quotidiennes sont en proportion plus nombreuses à avoir vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation que celles qui n’ont pas une telle incapacité.

    Graphique

    Appartenance à plusieurs groupes

    Qu’en est-il de la réalité des personnes qui se trouvent à l’intersection des groupes particulièrement touchés par l’intimidation et la cyberintimidation?

    Dans cette section, on s’intéresse au cumul de divers facteurs identitaires ou sociétaux étudiés dans l’EQRS qui sont associés à l’intimidation ou à la cyberintimidation chez une même personne.

    Groupes inclus dans l’analyse

    Les personnes prises en compte sont celles qui présentent certaines caractéristiques, à savoir les personnes :

    • de genre féminin ou non binaire
    • âgées de 12 à 17 ans;
    • nées hors du Canada;
    • LGB+;
    • transgenres;
    • autochtones ou issues d’une minorité visible;
    • ayant une incapacité les limitant dans leurs activités quotidiennes;
    • dont le niveau de revenu du ménage est faible.

    En général, plus le nombre de facteurs identitaires ou sociétaux associés à l’intimidation ou à la cyberintimidation qu’une personne présente est élevé, plus elle est susceptible d’en vivre.

    On note cependant certaines exceptions. Les personnes qui présentent au moins deux des facteurs étudiés dans l’analyse sont plus susceptibles d’avoir vécu de la cyberintimidation que celles qui n’en présentent aucun ou qui en présentent un seul. 

    Graphique

    Notes méthodologiques

    À propos de l’étude

    L’Étude québécoise sur les rapports sociaux dans un contexte scolaire, de travail et dans la communauté 2022 (EQRS), menée pour compte du ministère de la Famille dans le cadre de la mesure 2 du Plan d'action concerté pour prévenir et contrer l’intimidation et la cyberintimidation 2020-2025, a été la première enquête populationnelle sur l’intimidation et la cyberintimidation réalisée auprès de personnes âgées de 12 ans et plus au Québec. Elle rend compte de l’intimidation et de la cyberintimidation en contexte scolaire, en contexte de travail et en dehors de l’école et du travail. On y trouve de l’information sur l’ampleur de l’intimidation et de la cyberintimidation, les caractéristiques des personnes qui les subissent, les moyens utilisés pour y mettre fin et les formes de soutien reçues.

    Population visée

    Personnes âgées de 12 ans et plus vivant au Québec, à l’exception de celles vivant dans un logement institutionnel (p. ex. un hôpital, un centre d’hébergement de soins de longue durée) et de celles résidant dans les régions sociosanitaires du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James.

    Comme un projet de recherche a été mené en collaboration avec la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) concernant les personnes vivant dans les communautés des Premières Nations du Québec, celles-ci sont également exclues de l’EQRS.

    Définition de l’intimidation et de la cyberintimidation

    L’intimidation et la cyberintimidation comprennent des actes agressifs qui ont pour effet de nuire à la personne visée, qui sont répétitifs et qui surviennent lorsqu’il y a inégalité des rapports de force entre la personne visée et la personne autrice de ces actes.

    Dans l’étude, l’intimidation fait référence aux situations survenues hors du cyberespace, alors que la cyberintimidation se caractérise par le fait d’être survenue via tout type de technologie de l’information et de communication.

    En contexte de travail, les termes employés dans l’étude sont « harcèlement » et « cyberharcèlement ».

    Pour en savoir plus sur la mesure de l’intimidation et de la cyberintimidation, consultez le schéma explicatif Opérationnalisation des indicateurs de l’EQRS (PDF, 74 ko).

    Pour aller plus loin dans les aspects méthodologiques de cette page, consultez les notes méthodologiques détaillées.

    Évaluation de page
    L'information sur cette page vous a-t-elle été utile?