Par Améyo Xoxoabu Djeha
Diffusion : 26 février 2025
Les données de l’étude Grandir au Québec, aussi appelée Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition, nous donnent quelques éléments de réponses. Cette vaste étude longitudinale vise à mieux connaître les facteurs qui peuvent influencer le développement et le bien-être des enfants nés au Québec en 2020-2021. Les résultats présentés dans cette page portent sur ces enfants lorsqu’ils sont âgés d’environ 17 mois. Un regard longitudinal est porté sur certaines données recueillies aux deux premiers volets de l’étude alors que les enfants avaient environ 5 puis 17 mois. Certaines données sont également comparées à celles de la première édition de l’étude qui suit, quant à elle, depuis plus de 25 ans une cohorte d’enfants nés au Québec en 1997-1998.
Dans cette page :
Des infections chez 9 tout-petits d’un an et demi sur 10
Des prises d’antibiotique chez plus de la moitié des tout-petits d’un an et demi
Des problèmes de santé chroniques diagnostiqués chez environ 1 tout-petit d’un an et demi sur 5
La vaste majorité des tout-petits perçus en excellente ou en très bonne santé par leur parent
Peu de blessures nécessitant des soins médicaux chez les tout-petits d’un an et demi
Des recours réguliers aux soins et services de santé chez les tout-petits d’un an et demi
Une importante progression de l’allaitement maternel au fil des décennies
La consommation de boissons sucrées chez les tout-petits d’un an et demi
Des résultats présentés dans cette page sont mis en relation avec l’indicateur de niveau de revenu du ménage dans lequel vit l’enfant. Pour plus d’information sur cet indicateur, consulter la Mesure de faible revenu (MFR).
Des infections chez 9 tout-petits d’un an et demi sur 10
À environ 17 mois, neuf enfants sur 10 (90 %) ont contracté au moins une infection au cours des 12 mois précédant l’enquête. Ce sont :
- 74 % des enfants qui ont eu au moins une infection des voies respiratoires avec fièvre (rhume, grippe, pneumonie, bronchite, bronchiolite, etc.);
- 48 % au moins une otite;
- 39 % au moins une infection gastro-intestinale;
- 26 % au moins une autre infection (infection urinaire, infection cutanée, etc.).
Par ailleurs, près de la moitié (48 %) des enfants ont présenté 4 épisodes ou plus d’infections toutes causes confondues au cours de cette même période.
Nombre d’infections toutes causes confondues au cours des 12 mois précédant l’enquête, enfants d’environ 17 mois1, Québec, 2022-2023
Note
1. Nés au Québec en 2020-2021.
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
Des prises d’antibiotique chez plus de la moitié des tout-petits d’un an et demi
À environ 17 mois, plus de la moitié (56 %) des enfants ont reçu un traitement antibiotique au moins une fois au cours des 12 mois précédant l’enquête. Environ 11 % des enfants en ont reçu quatre fois ou plus.
Nombre de traitements aux antibiotiques pris par les enfants au cours des 12 mois précédant l’enquête, enfants d’environ 17 mois1, Québec, 2022-2023
Note
1. Nés au Québec en 2020-2021.
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
Des problèmes de santé chroniques diagnostiqués chez environ 1 tout-petit d’un an et demi sur 5
À environ 17 mois, près de 17 % des enfants ont au moins un problème de santé chronique diagnostiqué par un professionnel de la santé. Les allergies étaient le problème de santé le plus souvent rapporté, en proportion (8 %), avec 5 % d’allergie alimentaire et 3,1 % d’allergie d’une autre origine. Environ 2,8 % des enfants ont reçu un diagnostic d’asthme. Par ailleurs, 9 % des enfants ont reçu un diagnostic pour un autre type de problème chronique comme une maladie cardiaque, l’épilepsie, une maladie intestinale, une maladie rénale ou encore un retard ou un trouble du développement (proportions variant d’environ 0,3 % à 1,8 % selon le type de problème).
Principaux problèmes de santé chroniques diagnostiqués par un(e) professionnel(le) de la santé, enfants d’environ 17 mois1, Québec, 2022-2023
Note
1. Nés au Québec en 2020-2021.
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
Environ 4 % des enfants présentent, selon leur parent, des problèmes de santé chroniques qui limitent la capacité de l’enfant à effectuer ses activités quotidiennes.
Niveau de limitation dans les activités de la vie quotidienne en raison d’un problème de santé chronique, enfants d’environ 17 mois1, Québec, 2022-2023
Notes
* Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
1. Nés au Québec en 2020-2021.
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
La vaste majorité des tout-petits perçus en excellente ou en très bonne santé par leur parent
La vaste majorité (88 %) des enfants ont été déclarés par leur parent comme étant en excellente (54 %) ou en très bonne santé (34 %) à l’âge d’environ 17 mois.
Une perception qui évolue au fil du temps
Lorsqu’on compare la perception de la santé des enfants à 5 et 17 mois par leur parent, on constate une diminution de la proportion d’enfants jugés en excellente santé passant de 71 % à 5 mois à 54 % à 17 mois. On remarque par ailleurs une augmentation de la proportion d’enfants considérés en très bonne (de 22 % à 34 %) et en bonne santé (de 6 % à 11 %).
État de santé du bébé perçu par leur parent1 à 5 et à 17 mois, enfants d’environ 5 et 17 mois2,3, Québec, 2021-2023
Notes
* Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
a Pour une catégorie donnée, exprime une différence significative au seuil de 0,05.
1. Selon la perception du répondant principal ou de la répondante principale à l’enquête. Dans la vaste majorité des cas (96,8 % à environ 5 mois et 96,3 % à environ 17 mois), il s’agit de la mère biologique de l’enfant.
2. Nés au Québec en 2020-2021.
3. Pour plus de cohérence dans les comparaisons, environ 1,3 % des bébés ont été exclus de l’analyse si la personne répondante n’était pas la même aux 2 passages (52 parmi 3 879).
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
Lorsqu’on examine l’évolution de l’état de santé au niveau individuel, certains enfants ont vu leur santé perçue se détériorer ou alors s’améliorer au cours de cette période de 12 mois. En effet, près de 1 enfant sur 10 (10 %) avait une excellente ou une très bonne santé vers l’âge de 5 mois, mais une santé bonne, passable ou mauvaise vers 17 mois, d’après la perception de leur parent. Dans l’autre sens, environ 4,3 % des enfants avaient un état de santé considéré comme bon, passable ou mauvais vers 5 mois et ont vu celui-ci s’améliorer, tandis qu’environ 2,8 % sont encore perçus ainsi à 17 mois.
Évolution de la perception de la santé de l’enfant par le parent1 vers l’âge de 5 et 17 mois, enfants d’environ 5 et 17 mois2,3, Québec, 2021-2023
Notes
1. Selon la perception du répondant principal ou de la répondante principale à l’enquête. Dans la vaste majorité des cas (96,8 % à environ 5 mois et 96,3 % à environ 17 mois), il s’agit de la mère biologique de l’enfant.
2. Nés au Québec en 2020-2021
3. Pour plus de cohérence dans les comparaisons, environ 1,3 % des bébés ont été exclus de l’analyse si la personne répondante n’était pas la même aux 2 passages (52 parmi 3 879).
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
Peu de blessures nécessitant des soins médicaux chez les tout-petits d’un an et demi
À environ 17 mois, environ 6 % des tout-petits ont subi depuis leur naissance au moins une blessure suffisamment grave pour exiger les soins d’un ou d’une médecin, d’un infirmier ou d’une infirmière ou d’un ou d’une dentiste. Ce sont :
- 1,4 % des enfants qui ont subi une commotion cérébrale;
- 1,6 % des enfants qui ont subi une fracture ou fêlure;
- 3,3 % des enfants qui ont subi d’autres blessures sévères (coupure profonde, brûlure grave, entorse, etc.).
Des recours réguliers aux soins et services de santé chez les tout-petits d’un an et demi
La vaste majorité (91 %) des enfants d’environ 17 mois avaient un ou une médecin de famille ou pédiatre. Cette proportion est plus faible chez les enfants vivant dans un ménage à faible revenu (86 %) que chez les autres (93 %).
Presque tous les enfants (98 %) avaient consulté un ou une médecin pour un rendez-vous de suivi (examens de routine y compris ceux faits en même temps que la vaccination) au moins une fois depuis la naissance. Cependant, les enfants vivant dans un ménage à faible revenu sont moins susceptibles d’avoir eu un rendez-vous de suivi que les autres (94 % c. 98 %).
Par ailleurs, 1,7 % des enfants à environ 17 mois n’ont reçu aucun vaccin au Québec depuis leur naissance. Selon le calendrier régulier, les enfants d’environ 17 mois doivent avoir reçu au moins 9 doses de vaccins, et ce, à partir de l’âge de 2 mois.
Nombre de fois que les enfants ont vu un(e) médecin pour un rendez-vous de suivi depuis la naissance1, enfants d’environ 17 mois2, Québec, 2022-2023
Notes
1. Les consultations pour les examens de routine sont généralement effectuées sans qu’il y ait un problème de santé en particulier et visent à suivre le développement de l’enfant. Elles peuvent avoir été effectuées auprès d’un(e) médecin de famille, d’un(e) pédiatre, d’un(e) autre médecin ou d’un(e) infirmier(-ère) praticien(ne) spécialisé(e).
2. Nés au Québec en 2020-2021
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
Les trois quarts (76 %) des enfants ont consulté un ou une médecin pour un problème de santé ou une maladie au moins une fois au cours des 12 mois précédant l’enquête. Cette proportion est plus faible chez les enfants vivant dans un ménage à faible revenu (66 %) que chez les autres (79 %).
Nombre de fois que les enfants ont vu un(e) médecin pour un problème de santé ou une maladie au cours des 12 mois précédant l’enquête1, enfants d’environ 17 mois2, Québec, 2022-2023
Notes
1. Les consultations pour les examens de routine sont généralement effectuées sans qu’il y ait un problème de santé en particulier et visent à suivre le développement de l’enfant. Elles peuvent avoir été effectuées auprès d’un(e) médecin de famille, d’un(e) pédiatre, d’un(e) autre médecin ou d’un(e) infirmier(-ère) praticien(ne) spécialisé(e).
2. Nés au Québec en 2020-2021
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
Une importante progression de l’allaitement maternel au fil des décennies
Lorsqu’on compare les taux d’allaitement au début des années 2020 à ceux obtenus à la fin des années 1990, on note une importante progression de l’allaitement maternel. La proportion d’enfants allaités est plus élevée chez les enfants nés en 2020-2021 qu’en 1997-1998, quel que soit l’âge considéré, de la naissance à 16 mois.
Proportion de bébés allaités au cours des 16 premiers mois de vie, enfants d’environ 17 mois1,2 habitant avec leur mère biologique, Québec, 1998-1999, 2021-2023
Notes
a Exprime une différence significative entre les deux éditions de l’ELDEQ au seuil de 0,05.
1. 3,6 % des enfants d’environ 17 mois (ELDEQ 2) qui habitent avec leur mère biologique ne sont pas considérés dans les analyses puisque la personne répondant aux questions d’allaitement n’est pas la mère biologique (n=3 734).
2. Nés au Québec en 1997-1998 ou en 2020-2021.
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
La consommation de boissons sucrées chez les tout-petits d’un an et demi
Près de 16 % des enfants d’environ 17 mois consomment des boissons avec sucre ajouté (p. ex. du lait au chocolat, des boissons à saveur de fruits, du lait végétal sucré, des boissons gazeuses régulières, du thé glacé, etc.) au moins une fois par semaine, alors que 1,9 % en consomment au moins une fois par jour. Ces proportions sont plus élevées chez les enfants vivant dans un ménage à faible revenu que chez les autres (respectivement 28 % c. 13 % et 4,9 % c. 1,1 %).
Proportion d’enfants qui consomment des boissons sucrées, enfants d’environ 17 mois1, Québec, 2022-2023
Notes
* Coefficient de variation entre 15 % et 25 %; interpréter avec prudence.
** Coefficient de variation supérieur à 25 %; estimation imprécise fournie à titre indicatif seulement.
1. Nés au Québec en 2020-2021.
Source
Institut de la statistique du Québec, Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, 2e édition.
Prendre note que certaines données présentées dans cette page peuvent différer des données antérieurement diffusées en raison d’une correction, d’un ajustement, ou d’un changement de sous-population analysée.
Prochaines diffusions
Un recueil statistique présentant des résultats supplémentaires de même qu’un autre portrait réalisé à partir des données de l’étude Grandir au Québec, sur le sommeil des tout-petits, seront également à découvrir bientôt. Abonnez-vous aux avis courriel pour ne rien manquer.
Au sujet de l’étude
L’objectif principal de la deuxième édition de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec (ELDEQ 2), communément appelée Grandir au Québec, est de mieux connaître les facteurs qui peuvent influencer le développement et le bien-être des enfants du Québec.
Les enfants visés par l’étude en ce deuxième passage sont ceux qui sont nés en 2020-2021 de mères résidant au Québec au moment de la naissance de leur enfant, sauf exclusions, et qui ont continué d’habiter au Québec. Ainsi, l’échantillon initial admissible au suivi longitudinal comptait 4 703 enfants et fera l’objet d’une collecte annuelle de l’âge de 5 mois à environ 8 ans. La deuxième collecte de données de l’étude s’est déroulée dans l’ensemble des régions du Québec de mai 2022 à mars 2023, alors que les enfants étaient âgés d’environ 17 mois. Au total, 3 879 familles y ont participé.
L’étude est réalisée par l’Institut de la statistique du Québec avec la collaboration de différents partenaires. Elle est financée par la Fondation Lucie et André Chagnon, le ministère de la Famille, le ministère de la Santé et des Services sociaux, le ministère de l’Éducation, le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, le Conseil de gestion de l’assurance parentale et l’Institut de la statistique du Québec.
Pour plus d’information sur Grandir au Québec, consulter la fiche de l’étude.