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    Situation et attentes des entreprises du Québec, troisième trimestre de 2022

    Date de diffusion : 25 octobre 2022

    La présente analyse donne un aperçu des attentes à court terme des entreprises du Québec concernant les obstacles à surmonter dans les trois mois à venir (surtout ceux liés à l’inflation, à la main-d’œuvre, au coût des intrants, au transport, à la chaîne d’approvisionnement et aux taux d’intérêt), la rentabilité, les prix de vente des biens et services offerts, et le nombre d’employés.

    Elle s’attarde aussi sur la capacité des entreprises à répondre à une demande plus importante, sur la croissance qu’elles prévoient, sur les échanges commerciaux interprovinciaux qu’elles ont faits ainsi que sur les politiques et pratiques qu’elles ont déjà adoptées ou qu’elles envisagent d’adopter.

    Les données analysées proviennent de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE), troisième trimestre de 2022, réalisée du 4 juillet au 8 août 2022 par Statistique Canada.

    Perspectives d'avenir

    Globalement, les entreprises du Québec sont plus optimistes quant à leur avenir pour la prochaine année

    Près de 78,0 % des entreprises ont déclaré être très optimistes ou plutôt optimistes quant à ce que leur réservent les 12 mois à venir. C’est le cas notamment de :

    • 86,7 % des entreprises dans les soins de santé et l’assistance sociale;
    • 86,4 % de celles dans l’extraction minière, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz;
    • 85,9 % de celles dans les arts, les spectacles et les loisirs;
    • 85,3 % de celles dans les services professionnels, scientifiques et techniques;
    • 85,2 % de celles dans le secteur de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse;
    • 84,5 % de celles dans la finance et les assurances.

    Obstacles, difficultés et solutions

    La liste des obstacles que les entreprises s’attendent à surmonter s’allonge au troisième trimestre de 2022

    Voici les obstacles que les entreprises pensent avoir à affronter dans les trois mois suivant la période du 4 juillet au 8 août 2022 (figure 1).

    La hausse de l’inflation est l’obstacle qui est revenu le plus souvent (52,0 % des entreprises). Environ sept entreprises sur dix dans le commerce de détail (70,9 %) et dans les services d’hébergement et de restauration (66,4 %) en ont fait mention. C’est également le cas d’environ six entreprises sur dix dans les secteurs de la construction (62,7 %) et de la fabrication (59,9 %).

    Les obstacles liés à la main-d’œuvre sont encore d’actualité, mais un peu moins d’entreprises qu’au trimestre précédent pensent avoir à en surmonter. À ce chapitre, on retrouve :

    • la pénurie de main-d’œuvre (43,9 %, contre 46,1 %);
    • les difficultés de recrutement d’employés qualifiés (41,6 %, contre 44,1 %);
    • les difficultés de maintien en poste d’employés qualifiés (28,6 %, contre 33,0 %).

    Les obstacles liés au coût des intrants et au transport restent encore à surmonter, mais il semble s’agir d’une réalité pour un peu moins d’entreprises que précédemment. Mentionnons :

    • l’augmentation du coût des intrants (38,5 %, contre 44,5 %);
    • les coûts liés au transport (32,7 %, contre 36,2 %).

    Les obstacles liés à la chaîne d’approvisionnement en intrants, produits ou fournitures demeurent encore, mais un peu moins d’entreprises qu’au deuxième trimestre croient qu’elles devront en affronter. Notons :

    • les difficultés à acquérir des intrants, des produits ou des fournitures provenant du Canada (24,5 %, contre 22,5 %);
    • les difficultés à acquérir des intrants, des produits ou des fournitures provenant de l’étranger (14,3 %, contre 18,2 %);
    • les difficultés à assurer le maintien des niveaux des stocks (15,1 %, contre 17,8 %).

    D’autres appréhensions sont apparues au troisième trimestre. Sont vues comme des obstacles à surmonter :

    • la hausse des taux d’intérêt et des coûts liés à la dette (29,7 %), surtout par les entreprises dans le secteur de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (62,1 %) et dans celui des services immobiliers, de location et de location à bail (46,5 %);
    • la hausse des coûts de l’immobilier, de la location ou de l’impôt foncier (19,8 %), surtout par les entreprises dans les deux mêmes industries (proportions respectives de 32,3 % et 38,3 %).

    Figure 1 – Obstacles à surmonter au cours des trois mois à venir, Québec, 2e trimestre et 3e trimestre de 2022

    Obstacles à surmonter au cours des trois mois à venir, Québec, 2e et 3e trimestre de 2022

    Source : Statistique Canada, Enquête canadienne sur la situation des entreprises, deuxième trimestre et troisième trimestre de 2022. Adapté par l’Institut de la statistique du Québec.

    Les difficultés à recruter du personnel et à le maintenir en poste persistent, mais le recours aux technologies pour réduire l’embauche semble peu envisagé par les entreprises du Québec

    Les difficultés à recruter du personnel et à le maintenir en poste par rapport aux 12 mois précédents persistent et sont rencontrées par une plus grande proportion d’entreprises : 65,7 % des entreprises confrontées à des obstacles liés à la main-d’œuvre les éprouvent (58,1 % au trimestre précédent).

    La probabilité que les entreprises se tournent vers des technologies d’automatisation ou des technologies numériques qui pourraient réduire les embauches au cours des 12 mois à venir s’amenuise : un peu moins d’un dixième des entreprises songent à le faire (8,9 %).

    Ce sont surtout les entreprises dans les secteurs de la fabrication (21,1 %), du commerce de gros (18,4 %), de l’agriculture, de la foresterie, de la chasse et de la pêche (17,2 %) et des services d’hébergement et de restauration (17,2 %) qui envisagent d’adopter ces technologies.

    Les entreprises ayant 100 employés ou plus (32,2 %) songent aussi à y avoir recours.

    Les entreprises du Québec ont plusieurs solutions en vue pour faire face aux obstacles liés à la chaîne d’approvisionnement

    Environ les trois cinquièmes des entreprises confrontées à des obstacles liés à la chaîne d’approvisionnement s’attendent à ce que ceux-ci persistent au-delà de six mois. C’est le cas notamment de :

    • 59,0 % des entreprises ayant des difficultés à acquérir des intrants, des produits ou des fournitures provenant du Canada (contre 60,5 % au trimestre précédent);
    • 62,1 % des entreprises ayant des difficultés à acquérir des intrants, des produits ou des fournitures provenant de l’étranger (contre 61,1 %);
    • 56,0 % des entreprises faisant face à des problèmes de maintien des niveaux des stocks (contre 60,9 %).

    Près des trois cinquièmes (59,0 %) de ces entreprises ont vu ces obstacles s’aggraver au cours des trois mois précédents (contre 68,6 % au trimestre précédent);

    Le tiers (33,4 %) de ces entreprises s’attendent à ce que ces obstacles s’aggravent au cours des trois mois à venir, soit une proportion un peu plus faible qu’au trimestre précédent (36,9%). En revanche, les trois cinquièmes (59,0 %) d’entre elles pensent que la situation restera à peu près la même (55,7 % au trimestre précédent).

    Pour surmonter les obstacles liés à la chaîne d’approvisionnement dans la prochaine année, les entreprises apporteront des modifications à celle-ci . Elles prévoient notamment :

    • s’associer à de nouveaux fournisseurs (solution envisagée par 36,4 % des entreprises, contre 40,1 % au trimestre précédent);
    • substituer les intrants, les produits ou les fournitures à d’autres intrants, produits ou fournitures (solution envisagée par 35,7 % d’entre elles, contre 28,5 % au deuxième trimestre),
    • collaborer avec les fournisseurs afin d’accroître la rapidité de la distribution (solution envisagée par 30,7 % d’entre elles, contre 27,1 % au trimestre précédent)
    • faire davantage affaire avec des fournisseurs locaux (solution envisagée par 19,2 % d’entre elles, contre 17,6 % au second trimestre).

    Situation et attentes

    Peu d’entreprises du Québec seront capables de répondre à une plus importante demande de biens et services au cours des trois mois à venir

    La persistance des obstacles liés à la main-d’œuvre et à la chaîne d’approvisionnement limitera la capacité des entreprises à répondre à une plus importante demande de produits et services au cours des trois mois à venir.

    C’est ce qu’ont déclaré six entreprises sur dix (57,6 %), pour qui répondre à une plus importante demande au cours des trois mois à venir sera un défi majeur ou modéré. Ce sera le cas principalement pour celles appartenant aux secteurs suivants : la fabrication (70,9 %), les services professionnels, scientifiques et techniques (70,0 %), la construction (68,4%) et les services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement (67,8 %).

    Notons également que pour 76,3 % des entreprises ayant 100 employés ou plus et que pour 71,5 % de celles comptant de 20 à 99 employés, il s’agira d’une difficulté majeure ou modérée.

    Au cours des trois mois à venir, les deux tiers (66,5 %) des entreprises s’attendent à ce que la demande pour les produits et services offerts reste à peu près la même (60,2 % au trimestre précédent). Elle devrait augmenter pour le quart (26,0 %) d’entre elles et diminuer pour la petite portion restante (5,5 %).

    Les attentes des entreprises du Québec au troisième trimestre en matière de rentabilité, d’emploi et de ventes demeurent à peu près les mêmes qu’au trimestre précédent

    • 82,1 % s’attendent à conserver le même nombre d’employés (contre 76,0 %) et 44,6 % anticipent le même nombre de postes vacants (contre 42,8 %); le nombre d’employés (10,2 %) et le nombre de postes vacants (9,4 %) devraient augmenter pour le dixième des entreprises (figure 2);
    • 63,4 % s’attendent à conserver le même niveau de ventes des produits et services qu’elles offrent (contre 61,9 %);
    • 60,0 % des entreprises n’anticipent aucun changement en matière de rentabilité (contre 57,7 %);
    • 59,6 % s’attendent à conserver le même niveau de revenu d’exploitation (contre 58,3 %);

    Figure 2 – Attentes des entreprises concernant la performance de leurs activités pour les trois mois à venir, Québec, 3e trimestre de 2022

    Attentes des entreprises concernant la performance de leurs activités pour les trois mois à venir, Québec, 3e trimestre de 2022

    Source : Statistique Canada, Enquête canadienne sur la situation des entreprises, troisième trimestre de 2022. Adapté par l’Institut de la statistique du Québec.

    La proportion d’entreprises qui anticipent une augmentation de leurs prix de vente est plus faible qu’au trimestre précédent

    Dans l’ensemble, 37,4 % des entreprises prévoient augmenter leurs prix de vente au cours des trois mois à venir, une proportion moins élevée qu’au trimestre précédent (45,6 %).

    Des hausses des prix sont surtout envisagées par les entreprises dans les secteurs du commerce de détail (67,2 %) et de la fabrication (55,0 %).

    À l’opposé, le dixième des entreprises dans les services immobiliers, de location et de location à bail (13,2 %) anticipent une baisse des prix.

    La majorité des entreprises s’attendent à enregistrer une croissance de leurs ventes au cours des trois années à venir

    Les trois quarts des entreprises (74,6 %) anticipent une croissance annuelle moyenne de leurs ventes totales de 1 % à 20 % (67,3 %) ou de 20 % ou plus (7,3 %) au cours de 2022, 2023 et 2024. C’est le cas pour neuf entreprises sur dix dans le commerce de détail (88,0 %) et la fabrication (87,9 %), ainsi que pour les entreprises ayant de 20 à 99 employés (90,2 %) ou 100 employés ou plus (86,1 %); celles-ci s’attendent à une croissance annuelle moyenne de leurs ventes de 1 % ou plus.

    Parallèlement, le dixième des entreprises (11,7 %) anticipent une croissance annuelle moyenne nulle, et moins du dixième (5,8 %), une croissance annuelle moyenne négative. Parmi les entreprises qui disent ne pas prévoir de croissance, certaines indiquent que c’est parce qu’elles sont satisfaites de leur niveau actuel de revenus (35,1 %), tandis que d’autres mentionnent que c’est parce qu’elles pensent que l’environnement économique n’est pas favorable à une croissance importante (20,6%) ou ont de la difficulté à embaucher du personnel (20,2 %).

    Peu d’entreprises du Québec ont fait des échanges commerciaux avec d’autres provinces ou territoires au cours des 12 derniers mois

    Près du cinquième des entreprises du Québec (18,0 %) ont exporté des biens ou des services vers une autre province ou un autre territoire ou en ont importé. Les entreprises des secteurs du commerce de gros (59,6 %) et de la fabrication (52,8 %) sont celles qui l’ont fait en plus forte proportion. Plus de huit entreprises sur dix ont fait des échanges commerciaux avec l’Ontario (83,9 %), et environ une entreprise sur trois en a fait avec la Colombie-Britannique (34 %) ou avec l’Alberta (28,9 %) (tableau 1 (XLSX, 12 Ko).

    Par ailleurs, les trois cinquièmes des entreprises (59,4 %) n’ont fait aucun échange commercial avec d’autres provinces ou territoires par manque d’intérêt, et moins d’un dixième d’entreprises (8,5 %) n’en ont pas fait en raison d’obstacles liés à la conduite des affaires dans une autre province ou un autre territoire. Parmi les obstacles mentionnés par les entreprises, notons la pénurie de main-d’œuvre (26,0 %), la situation géographique ou la distance (17,5 %) ou l’incapacité à répondre à la demande des acheteurs (14,0 %).

    Changements dans les pratiques

    Les entreprises du Québec adoptent de plus en plus des pratiques favorisant la protection de l’environnement

    La pratique la plus courante, mentionnée par le tiers des entreprises, consiste à réduire les déchets et à encourager les employés à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement (33,6 %). Viennent ensuite la réduction de la consommation d’énergie ou d’eau (20,1 %) et l’utilisation de matériaux recyclés ou de déchets comme intrants (17,6 %). Ces trois pratiques ont aussi été mentionnées au troisième trimestre de 2021, mais dans des proportions plus importantes (respectivement 44,6 %, 22,8 % et 21,8 %).

    À l’opposé, les deux cinquièmes des entreprises (41,7 %) n’ont présentement aucune pratique environnementale en place ou n’ont pas l’intention d’en mettre en œuvre. Les deux principaux obstacles à l’adoption de pratiques plus écologiques, mentionnés par un peu moins du tiers des entreprises, sont le fait que les clients ne sont pas disposés à payer plus cher (30,9 %) et les contraintes liées au temps ou à la main-d’œuvre (30,2 %).

    Les entreprises du Québec adoptent de plus en plus des pratiques favorisant de meilleures conditions de travail ou envisagent de maintenir à long terme certaines mesures prises en réponse à la pandémie de COVID-19

    En matière de conditions de travail, les pratiques les plus populaires sont celles favorisant la conciliation travail-vie personnelle (40,6 %) ou la sécurité (40,5 %). Elles sont suivies par celles bénéfiques pour la santé mentale et le bien-être (31,2 %) ou favorisant la diversité (23,5 %).

    Parmi les mesures prises dans la foulée de la pandémie et que les entreprises prévoient maintenir à long terme, les politiques et pratiques en matière de santé et sécurité figurent au premier rang (48,0 %). Elles sont suivies de l’option de télétravail ou d’horaire hybride (23,5 %), puis de l’offre de formation en ligne (15,6%) et du système de commande en ligne (15,0%).

     

    Tableaux de données

    Télécharger les tableaux détaillés pour le Québec (XLSX, 758 Ko)

    Les résultats sont présentés selon le secteur d’activité, la tranche d’effectif de l’entreprise, le type d’entreprise, l’âge de l’entreprise, la région géographique (rurale ou urbaine), le type de propriétaire majoritaire et le type d’activité commerciale. Des tableaux pour les principales régions métropolitaines de recensement du Québec sont aussi disponibles.

    Source de données et méthodologie

    Les données analysées proviennent de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE), troisième trimestre de 2022 (portion québécoise), réalisée par Statistique Canada du 4 juillet au 8 août 2022. Les répondants étaient notamment interrogés à propos de leurs attentes pour les trois mois à venir, c’est-à-dire pour une période de trois mois entre le 4 juillet et le 8 novembre 2022, selon leur date de réponse.

    L’enquête est fondée sur une approche probabiliste et porte seulement sur les entreprises avec employés. La participation à l’enquête est volontaire et un questionnaire électronique est utilisé. Pour le Québec, les résultats présentés ci-dessus sont basés sur les réponses de 2 445 entreprises.

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