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    Portrait évolutif de la situation commerciale des entreprises du Québec - premier trimestre de 2022 au premier trimestre de 2023

    par Pascasie Nikuze
    Diffusion : 9 juin 2023

    La présente analyse donne un portrait évolutif de la situation et des attentes des entreprises du Québec concernant leurs perspectives d’avenir, leur situation financière, leur rentabilité et les autres indicateurs de performance, notamment en ce qui concerne la demande, les ventes, les prix de vente des produits et services offerts, les revenus et dépenses, le nombre d’employés et les postes vacants.

    Les données analysées proviennent de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE) de Statistique Canada, et plus particulièrement de l’édition du premier trimestre de 2022 à celle du premier trimestre de 2023. L’enquête du premier trimestre de 2023 a eu lieu du 3 janvier au 6 février 2023.

    Faits saillants

    Au premier trimestre de 2023, les entreprises du Québec semblaient moins optimistes qu’aux deux trimestres précédents quant à leur avenir pour la prochaine année (75,2 % c. 79,6 % et 78,0 %).

    La situation financière des entreprises semble bonne :

    • Pour 70,7 % des entreprises, les revenus de 2022 sont égaux ou supérieurs à ceux de 2021;
    • Pour 64,4 %, le niveau d’endettement au début du quatrième trimestre de 2022 est à peu près identique ou est inférieur à celui d’avant la pandémie de COVID-19;
    • 65,8 % des entreprises qui ont reçu du financement dans le cadre de programmes de soutien gouvernemental liés à la pandémie de COVID-19 auront peu ou pas de difficulté à rembourser les sommes empruntées dans la prochaine année;
    • 85,3 % auront les liquidités nécessaires à leur exploitation ou seront en mesure de les obtenir au cours des trois mois à venir;
    • 66,1 % pourront s’endetter davantage.

    La proportion d’entreprises n’anticipant pas de changement au chapitre de la demande, des ventes, ou du prix de vente des biens ou des services poursuit sa hausse.

    La proportion d’entreprises n’anticipant pas de changement en matière de rentabilité s’est stabilisée, ce qui se reflète sur la tendance des prévisions de certaines dépenses, notamment en immobilisation, en formation et en recherche-développement.

    La proportion d’entreprises qui n’anticipent pas de changement en matière d’emploi ou de postes vacants s’est stabilisée.

    Perspectives d’avenir

    Globalement, les entreprises du Québec semblent moins optimistes qu’aux deux trimestres précédents quant à leur avenir pour la prochaine année.

    Au premier trimestre de 2023, la proportion d’entreprises qui ont déclaré être très optimistes ou plutôt optimistes (75,2 %) a baissé par rapport au quatrième et au troisième trimestre de 2022 (79,6 % et 78,0 % respectivement) (figure 1).

    La proportion d’entreprises optimistes est restée identique ou a augmenté chez la moitié des industries, mais a diminué chez l’autre moitié. Elle a augmenté notamment dans la fabrication et dans les services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement. À l’opposé, elle a diminué dans les industries suivantes :

    • Les arts, les spectacles et les loisirs;
    • L’agriculture, la foresterie, la chasse et la pêche;
    • La finance et les assurances;
    • L’extraction minière, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz;
    • Les services professionnels, scientifiques et techniques;
    • Les soins de santé et l’assistance sociale;
    • Le transport et l’entreposage;
    • Les services immobiliers, de location et de location à bail.

    La proportion d’entreprises optimistes est restée identique ou a augmenté dans les entreprises de 20 à 99 employés et dans celles de 100 employés ou plus, mais a baissé dans celles de 1 à 4 employés et dans celles de 5 à 19 employés.

    Graphique

    La situation financière des entreprises du Québec semble globalement bonne

    Pour 70,7 % des entreprises, les revenus de 2022 sont identiques ou supérieurs à ceux de 2021 (tableau 33100645). 

    À l’opposé, pour 21,2 % des entreprises, les revenus de 2022 sont inférieurs à ceux de 2021 de moins de 25 %, notamment dans le commerce de détail (31,9 %) et les services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement (30,1 %).

    Pour 8,0 % des entreprises, les revenus de 2022 sont inférieurs de 25 % à 100 % à ceux de 2021, surtout dans les services immobiliers, de location et de location à bail (12,6 %).

    Pour 64,4 % des entreprises, le niveau d’endettement au début du quatrième trimestre de 2022 est à peu près identique ou inférieur à celui d’avant la pandémie de COVID-19 (figure 2). 

    À l’opposé, pour 22,8 % des entreprises, ce niveau est supérieur, surtout dans les services d’hébergement (43,9 %), les services immobiliers, de location et de location à bail (30,6 %), et les arts, les spectacles et les loisirs (29,1 %).

    Au cours des trois mois à venir

    85,3 % des entreprises auront les liquidités nécessaires à leur exploitation (82,6 %) ou seront en mesure de les obtenir (2,7 %) (tableau 33100655). Ces proportions sont environ les mêmes qu’au quatrième trimestre de 2022 (86,5 %, 81,7 % et 4,7 %).

    Toutefois, la proportion d’entreprises qui anticipent un niveau de réserves de liquidités identique au cours des trois mois à venir poursuit sa baisse (50,8 %, c. 58,6 % au troisième trimestre de 2022). La proportion de celles qui prévoient une diminution du niveau de leurs réserves de liquidités poursuit sa hausse (30,4 %, c. 19,6 % au deuxième trimestre de 2022) (figure 3).

    66,1 % des entreprises pourront s’endetter davantage (tableau 33100657), mais 19,6 % ne le pourront pas, notamment parce que les taux d’intérêt sont défavorables (46,4 %), à cause du manque de confiance ou de l’incertitude concernant leurs ventes futures (27,8 %) ou leurs flux de trésorerie (27,3 %).

    71,6 % ne prévoient pas présenter de nouvelle demande de crédit (tableau 33100656).

    Au cours des 12 mois à venir

    Le remboursement du financement reçu dans le cadre de programmes de soutien gouvernemental liés à la pandémie de COVID-19 se fera sans difficulté majeure (figure 4).

    Les deux tiers (65,8 %) des entreprises qui ont reçu du financement dans le cadre de programmes de soutien gouvernemental liés à la pandémie de COVID-19 (64,4 % de l’ensemble des entreprises) n’auront pas de difficulté (37,3 %) ou auront des difficultés mineures (28,6 %) à rembourser les sommes empruntées au cours des 12 mois à venir.

    À l’opposé, 15,4 % des entreprises auront des difficultés majeures à rembourser ce financement, surtout celles dans le transport et l’entreposage (30,6 %), les services d’hébergement et de restauration (26,8 %), et les services administratifs, de soutien, de gestion des déchets et d’assainissement (26,6 %).

    Graphique

     

     

    Graphique

    Autres attentes des entreprises pour les trois mois à venir

    La proportion d’entreprises qui n’anticipent de changements ni dans la demande, les ventes ou les prix des biens ou des services, ni dans le revenu d’exploitation, poursuit sa hausse.

    Voici ce qu’on observe au premier trimestre de 2023 :

    • 67,3 % des entreprises s’attendent à ce que la demande pour leurs produits ou services reste identique (c. 60,2 % à 66,5 % pour les quatre trimestres précédents) (figure 5).
    • 65,3 % s’attendent à ce que les ventes de leurs produits ou services restent inchangées (c. 61,9 % à 63,9 % pour les quatre trimestres précédents).
    • 56,1 % n’anticipent pas de changement dans les prix de vente (c. 49,9 % à 58,0 % pour les quatre trimestres précédents).
    • La proportion de celles qui envisagent une augmentation de leurs prix poursuit sa baisse (36,0 % au premier trimestre de 2023, c. 45,6 % au deuxième trimestre de 2022), et certaines entreprises prévoient transmettre l’augmentation de tous ces coûts à leurs clients dans la prochaine année.
    • 62,8 % s’attendent à ce que le revenu d’exploitation reste inchangé (c. 55,4 % à 59,8 % dans les quatre trimestres précédents).

    La proportion d’entreprises qui n’anticipent pas de changement en matière de rentabilité s’est stabilisée, ce qui se reflète sur la tendance de certaines dépenses.

    56,6 % des entreprises s’attendent à ce que leur rentabilité reste identique (c. 57,7 % à 60,0 % durant les quatre trimestres précédents). À l’opposé, une proportion croissante (29,1 %) anticipe une réduction de leur rentabilité (c. 20,4 % à 28,7 % durant les quatre trimestres précédents) (figure 5).

    55,1 % s’attendent à ce que leurs dépenses en immobilisation restent inchangées (c. 56,7 % à 58,9 % durant les quatre trimestres précédents) (figure 6).

    51,2 % n’anticipent aucun changement dans leurs dépenses liées à la formation (c. 52,8 % à 54,7 % durant les quatre trimestres précédents).

    26,0 % s’attendent à ce que leurs dépenses en recherche-développement restent presque identiques (c. 24,1 % à 29,6 % durant les quatre trimestres précédents).

    La proportion d’entreprises qui n’anticipent pas de changement en matière d’emploi s’est stabilisée.

    79,9 % des entreprises s’attendent à ce que leur nombre d’employés reste à peu près le même (c. 76,0 % à 82,1 % durant les quatre trimestres précédents) (figure 6).

    44,9 % n’anticipent aucun changement dans le nombre de postes vacants (c. 42,8 % à 44,7 % durant les quatre trimestres précédents).

     

    Source de données et méthodologie

    Les données analysées proviennent de la portion québécoise de l’Enquête canadienne sur la situation des entreprises (ECSE) des quatre trimestres de 2022 et du premier trimestre de 2023. La plus récente enquête a été réalisée par Statistique Canada du 3 janvier au 6 février 2023. On peut en télécharger les résultats au www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/230227/dq230227b-cansim-fra.htm.

    Les résultats sont présentés selon le secteur d’activité, la tranche d’effectif de l’entreprise, le type d’entreprise, l’âge de l’entreprise, la région géographique (rurale ou urbaine), le type de propriétaire majoritaire et le type d’activité commerciale. Des tableaux pour les principales régions métropolitaines de recensement du Québec sont aussi disponibles sur demande.

    Les répondants ont notamment été interrogés à propos de leurs attentes pour les trois mois à venir, c’est-à-dire pour une période de trois mois entre le 3 janvier et le 6 mai 2023, selon leur date de réponse.

    L’enquête est fondée sur une approche probabiliste et porte seulement sur les entreprises comptant des employés. La participation à l’enquête est volontaire et un questionnaire électronique est utilisé. Pour le Québec, les résultats présentés ci-dessus sont basés sur les réponses de 2 167 entreprises.

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