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    La violence familiale dans la vie des enfants du Québec, 2018. Les attitudes parentales et les pratiques familiales. Faits saillants

    1. Attitudes et attributions parentales à l’égard de la punition corporelle

    • De moins en moins de mères et de pères du Québec sont en accord avec l’utilisation de la punition corporelle pour éduquer les enfants. En 2018, c’est au plus 8 % des mères et 13 % des pères qui sont fortement ou plutôt en accord avec l’un ou l’autre des énoncés concernant le bien-fondé de la punition corporelle.
    • Environ 9 % des mères et 13 % des pères trouvent acceptable qu’un parent tape un enfant lorsque celui-ci est provocant, désobéissant ou violent.

    Conduites parentales à caractère violent

    • La vaste majorité (98 %) des enfants du Québec âgés de 6 mois à 17 ans ont fait l’objet de stratégies de discipline non violente au moins une fois au cours des 12 mois précédant l’enquête de la part d’un adulte habitant avec eux et 92 %, trois fois ou plus.
    • Par contre, près de la moitié (48 %) des enfants ont été victimes d'agression psychologique de manière répétée (trois fois ou plus) au cours des 12 mois précédant l'enquête.
    • Environ 26 % des enfants ont subi de la violence physique mineure à au moins une reprise au cours des 12 mois précédant l’enquête, et 7 % en ont subi de manière répétée.
    • Finalement, 3,4 % des enfants du Québec ont vécu au moins un épisode de violence physique sévère au cours des 12 mois précédant l’enquête. Environ
      0,6 %* des enfants ont subi ce type de violence à au moins trois reprises durant cette période.
    • La proportion d’enfants du Québec qui subissent de l’agression psychologique est en baisse en 2018 par rapport à 2004 et à 2012 (76 % c. 80 % et 80 %). L’agression psychologique répétée est également en diminution en 2018 en comparaison de 2004 (48 % c. 52 %). De moins en moins d’enfants subissent de la violence physique mineure : à 48 % en 1999, cette proportion a diminué progressivement pour s’établir à 26 % en 2018. La proportion d’enfants victimes de violence physique sévère est en baisse pour la première fois en 2018 par rapport aux niveaux de 1999, de 2004 et de 2012 (3,4 % c. 6 % à 7 %).

    2. Conduites à caractère négligent

    • La vaste majorité des enfants du Québec âgés de 6 mois à 5 ans vivent dans un ménage où au moins un adulte de la maison a comblé ses besoins dans les 12 mois précédant l’enquête, que ce soit sur le plan cognitif ou affectif (95 %), de la supervision (97 %) ou physique (99,7 %). Pour chacune des formes de négligence, on estime que les enfants de ce groupe d’âge sont environ 5 % ou moins à vivre dans un environnement familial dans lequel les conduites des parents seraient à surveiller. Moins de 1 % seraient victimes de négligence.
    • La quasi-totalité des enfants de 6 à 12 ans ont pu compter sur un adulte de la maison pour répondre à leurs besoins d’ordre cognitif ou affectif (98 %), de supervision (96 %) ou physique (99,3 %) au cours des 12 mois précédant l’enquête. Une minorité des enfants (moins de 4 %) vivent avec des adultes qui auraient des conduites à surveiller. La négligence toucherait, quant à elle, moins de 1 % des enfants de ce groupe d’âge.
    • Environ 96 % des enfants de 13 à 17 ans ont vu un adulte de leur ménage répondre à leurs besoins cognitifs ou affectifs, 86 %, à leur besoin de supervision et 94 %, à leurs besoins physiques. Les conduites des adultes seraient à surveiller pour 3,8 %* à 12 % des enfants de ce groupe d’âge. On estime que moins de 1,5 % des enfants de 13 à 17 ans seraient négligés.
    • Globalement, sans tenir compte des formes de négligence, la proportion d’enfants vivant avec des adultes ayant des conduites qui seraient à surveiller varie entre 4,9 % et 16 % selon les groupes d’âge. Toujours selon les groupes d’âge, on estime qu’entre 0,7 %** et 1,5 %** des enfants auraient été négligés au cours des 12 mois précédant l’enquête.

    3. Exposition des enfants à la violence conjugale

    Exposition à la violence conjugale envers la mère

    • Environ 7 % des enfants du Québec ont été exposés à la violence conjugale vécue par leur mère au cours des 12 mois précédant l’enquête. Si l’on s’attarde aux formes de violence, 6 % des enfants ont été exposés à de la violence conjugale sous forme psychologique et verbale, 2,3 %, sous forme de contrôle, environ 1,0 %*, sous forme physique, 0,6 %*, sous forme financière et une proportion infime, sous forme sexuelle.
    • Au total, 93 % des enfants n’ont pas été exposés à de la violence conjugale envers la mère, 4,7 % ont été exposés à une forme de violence conjugale, 1,5 %, à deux formes et 0,5 %*, à trois formes ou plus.
    • Lorsque l’on s’attarde uniquement au groupe d’enfants dont la mère a été victime de violence conjugale, on note que 57 % d’entre eux ont été témoins ou ont eu connaissance de cette violence. Les enfants sont témoins des gestes violents de nature psychologique ou verbale qu’a subie leur mère dans 59 % des cas, des gestes liés à de la violence de contrôle dans 43 % des cas et des gestes de violence physique dans 44 % des cas.

    Exposition à la violence conjugale envers le père

    • Environ 4,3 % des enfants du Québec ont été exposés à la violence conjugale envers leur père. Si l’on observe les formes de violence, environ 3,1 %* des enfants ont été exposés à de la violence psychologique et verbale exprimée à l’encontre du père. Les prévalences pour les autres formes de violence sont imprécises, mais estimées à 1 %** ou moins.
    • Au total, la vaste majorité des enfants québécois (96 %) n’ont pas été exposés à de la violence conjugale envers le père au cours des 12 mois précédant l’enquête. Environ 3,5 % des enfants ont été exposés à une forme de violence conjugale, environ 0,6 %**, à deux formes et 0,1 %**, à trois formes ou plus.
    • En ce qui concerne le groupe d’enfants dont le père a été victime de violence conjugale, 39 % d’entre eux ont été témoins ou ont eu connaissance de cette violence. Les enfants sont témoins des gestes violents de nature psychologique ou verbale qu’a subie leur père dans 41 % des cas.
    • Lorsque le père était victime de violence conjugale, 61 % des enfants n’ont pas été exposés à cette violence, 32 % ont été exposés à une seule forme de violence, environ 6 %**, à deux formes et environ 1,1 %**, à trois formes ou plus.

    4. Violence conjugale en période périnatale

    • Environ 11 % des mères biologiques ont été victimes de violence conjugale en période périnatale. Lorsque l’on s’attarde aux formes de violence, près d’une mère québécoise sur 10 (9 %) a été victime de violence psychologique et verbale en période périnatale, 5 % des mères ont vécu de la violence de contrôle, 3,7 %, de la violence physique, 1,2 %**, de la violence sexuelle et 1,3 %*, de la violence financière.
    • Si l’on regarde les phases de la période périnatale, environ 1,3 %** des mères ont subi de la violence conjugale durant la grossesse uniquement, toutes formes de violence confondues. Environ 4,1 % des mères ont été victimes de violence conjugale uniquement après la naissance de l’enfant. Pour 6 % des mères, cette violence s’est produite à la fois durant la grossesse et après la naissance de l’enfant.
    • Au total, 89 % des mères biologiques n’ont vécu aucune forme de violence conjugale en période périnatale, environ 5 % des mères ont vécu une forme,
      3,2 %*, deux et 2,6 %*, trois ou plus.

    5. Concomitance des types de violence

    • Entre 44 % et 56 % des enfants du Québec ont vécu un seul type de violence au cours des 12 mois précédant l’enquête, le plus souvent des conduites à caractère violent.
    • Entre 7 % et 13 % des enfants ont vécu de la violence de manière concomitante, c’est-à-dire au moins deux types de violence durant la même période.
    • Environ 4,3 % des enfants de 6 mois à 5 ans subissent des conduites à caractère violent et sont exposés à la violence conjugale envers leur mère, alors que 2,5 %* vivent des conduites à caractère violent et des conduites à surveiller ou des conduites négligentes.
    • Le portrait est similaire chez les enfants de 6 à 12 ans : 5 % subissent des conduites à caractère violent et sont exposés à la violence conjugale envers leur mère, alors que 3,2 % vivent des conduites à caractère violent et des conduites à surveiller ou des conduites négligentes.
    • Chez les plus vieux (13 à 17 ans), 4,3 %* des enfants vivent de manière concomitante des conduites à caractère violent et de l’exposition à la violence conjugale envers la mère, alors que 7 % des jeunes subissent des conduites à caractère violent et des conduites à surveiller ou des conduites négligentes.
    • La concomitance de trois types de violence (conduites à caractère violent, conduites à surveiller ou conduites négligentes et exposition à la violence conjugale envers la mère) se trouve chez environ 0,3 %** des enfants de 6 mois à 5 ans, 0,4 %** des enfants de 6 à 12 ans et 2,1 %* des enfants de 13 à 17 ans.
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