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    Effets de la pandémie sur les secteurs économiques et le PIB du Québec en 2020

    Diffusion : 29 mars 2021

    L’année 2020 a été marquée par la pandémie de COVID-19. Cette dernière a entraîné la mise en place de nombreuses mesures sanitaires et la fermeture de plusieurs frontières dans le monde.

    D’après le Fonds monétaire international, l’économie mondiale s’est contractée de 3,5 % en 20201, et la plupart des pays ont vu leur produit intérieur brut (PIB) diminuer de façon importante. Le PIB des États-Unis a diminué de 3,4 % et celui du Mexique, de 8,5 %. La zone euro a enregistré un recul de 7,2 % de son PIB (les baisses ont été de 10,0 % au Royaume-Uni, de 9,0 % en France et de 5,4 % en Allemagne, notamment). En Asie, le PIB de la Chine a augmenté de 2,3 % et celui de l’Inde a chuté de 8,0 %.

    Au Québec, le PIB a reculé de 5,3 % en 2020. Certains secteurs économiques ont été plus affectés que d’autres. Quels sont ceux qui ont le plus souffert des différents confinements? Quels sont ceux qui affichent le meilleur bilan en fin d’année par rapport à février 2020? Ce sont les questions auxquelles nous répondrons ici.

    1) Fonds monétaire international (2021), mise à jour des perspectives de l’économie mondiale, janvier 2021.

    Des baisses de production jamais vues lors des premiers mois de confinement

    Le 13 mars 2020, l’état d’urgence sanitaire a été décrété par le gouvernement du Québec, ce qui allait marquer le début d’un premier confinement. L’activité économique a été maintenue dans plusieurs secteurs, dont ceux jugés essentiels, et a cessé dans d’autres. Le secteur de la construction a en grande partie été mis à l’arrêt. Dans le secteur manufacturier, certaines entreprises ont été désignées comme essentielles : les usines de produits alimentaires, d’instruments médicaux et de produits sanitaires ont notamment pu poursuivre leurs activités. Les commerces ont été fermés, à l’exception de ceux jugés essentiels, telles les épiceries et les pharmacies.

    Les différentes fermetures, qui visaient à freiner la propagation du virus, ont occasionné un important ralentissement économique au Québec. Ainsi, le PIB a enregistré des baisses mensuelles historiques en mars
    (– 9,5 %) et en avril (– 14,7 %).

    De février à avril, le PIB réel du Québec a diminué de 22,9 %. Pendant cette période, c’est la construction qui a été la plus affectée par le confinement : son niveau de production a diminué de 73,6 %. Les autres secteurs qui ont connu les plus importantes baisses sont les services d’hébergement et de restauration (– 63,2 %), les arts, les spectacles et les loisirs (– 53,2 %) et l’extraction minière, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz (– 46,9 %). Le transport et l’entreposage (– 35,7 %) ainsi que le commerce de détail (– 35,2 %) ont également été parmi les secteurs les plus touchés par la pandémie.

    L’unique secteur qui a connu une croissance de février à avril est celui de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (+ 5,4 %). Les deux autres secteurs qui ont été les moins durement frappés durant cette période sont la finance et les assurances (– 1,9 %) ainsi que les services immobiliers et les services de location et de location à bail
    (– 5,9 %). Les autres secteurs qui ont affiché les baisses les plus modérées sont les services publics (– 6,3 %), les administrations publiques (– 8,0 %) ainsi que l’industrie de l’information et l’industrie culturelle (– 8,5 %).

    Des hausses de la même ampleur que les baisses survenues antérieurement s’observent dès mai 2020

    En mai 2020, mois où plusieurs mesures de confinement ont été levées, l’économie québécoise a entamé une reprise, et le PIB réel a enregistré une hausse mensuelle de 11,9 %. La croissance a ensuite été de 7,1 % en juin et de 2,8 % en juillet.

    Parmi les quatre secteurs qui ont été les plus affectés entre février et avril, c’est celui de la construction qui s’est le plus rapidement relevé en mai : il a enregistré une progression mensuelle de 195,8 %, ce qui lui a permis de revenir à un niveau de production équivalant à 78,0 % de celui de février. Pour l’extraction minière, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz, la croissance mensuelle a été de 84,0 %, ce qui a permis au secteur d’atteindre 97,7 % de son niveau d’activité de février.

    Pour les services d’hébergement et de restauration, la reprise mensuelle a été relativement faible (+ 14,1 %) : en mai, le niveau de production du secteur ne correspondait qu’à 42,0 % de celui de février. De plus, les nouvelles fermetures imposées en octobre ont, ce mois-là, encore entraîné un recul de l’activité (– 18,0 %). Le secteur n’a d’ailleurs jamais repris de la vigueur durant les mois successifs de 2020.

    Le niveau d’activité de dix-huit des vingt grands secteurs économiques a crû en mai, notamment celui du commerce de détail (+ 31,2 %), du commerce de gros (+ 14,3 %) et du transport et de l’entreposage (+ 7,1). Ceux qui ont enregistré un recul de leur production sont l’agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse (– 1,4 %) ainsi que les arts, les spectacles et les loisirs (– 3,7 %). Ce dernier secteur a finalement connu une progression pour la première fois en juillet (+ 20,2 %), puis en août (+ 10,4 %), avant de recommencer à afficher des baisses jusqu’en novembre.

    Situation des secteurs en fin d’année

    En décembre 2020, le PIB réel par industrie du Québec a atteint 98,0 % de son niveau de février. De plus, dix des vingt secteurs ont retrouvé ou dépassé leur niveau de production de février 2020. Parmi eux, c’est celui de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse qui a affiché le PIB le plus élevé par rapport à février (110,4 %), suivi du commerce de détail (106,4 %), de la finance et des assurances (103,1 %), des soins de santé et de l’assistance sociale (102,5 %), et des services professionnels, scientifiques et techniques (102,4 %).

    PIB réel par industrie au Québec, niveaux d'avril et de décembre 2020 par rapport à celui de février 2020

    Source : Institut de la statistique du Québec.

    À l’opposé, le niveau de production du secteur des arts, des spectacles et des loisirs correspondait à la fin de l’année à seulement 51,1 % de celui de février. Le PIB des services d’hébergement et de restauration, pour sa part, se situait en décembre à 56,8 % du niveau de février. Bien que moins affectés que ces deux derniers secteurs, le transport et l’entreposage ainsi que les autres services sauf les administrations publiques ont affiché en décembre un niveau d’activité équivalant à moins de 90 % de celui de février (respectivement 83,3 % et 89,4 %).

    L’année 2020 au Canada

    Le PIB réel canadien a diminué de 7,1 % en mars et de 11,5 % en avril, ce qui s’est traduit par un recul de 17,8 % entre février et avril. Parmi les quatre secteurs qui ont été les plus lourdement affectés par la pandémie au Québec durant cette période, seulement deux l’ont été tout autant au Canada, soit les services d’hébergement et de restauration (– 64,0 %) et les arts, les spectacles et les loisirs (– 57,3 %). Au Canada, la construction (– 23,7 %) ainsi que l’extraction minière, l’exploitation en carrière, et l’extraction de pétrole et de gaz (– 13,1 %) n’ont pas subi de baisses aussi importantes qu’au Québec. Par ailleurs, dans l’ensemble du pays, le secteur du transport et de l’entreposage et celui du commerce de détail ont enregistré des reculs respectifs de 31,8 % et de 28,9 % de février à avril.

    En décembre, le PIB réel du Canada a retrouvé 96,7 % de son niveau de février. Le secteur de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse a enregistré un niveau de production équivalant à 110,5 % de celui de février. Trois autres secteurs ont vu leur niveau d’activité en décembre dépasser celui de février, soit la finance et les assurances (103,0 %), les services immobiliers et les services de location et de location à bail (102,8 %) et, dans une faible mesure, le commerce de gros (100,3 %).

    À l’opposé, le secteur des arts, des spectacles et des loisirs (49,3 %) ainsi que les services d’hébergement et de restauration (60,6 %) étaient encore les plus affectés par les mesures sanitaires en fin d’année. Les deux autres secteurs dont le niveau de production en décembre correspondait à moins de 90 % de celui de février sont le transport et l’entreposage (82,1 %) ainsi que les autres services sauf les administrations publiques (88,2 %).

    PIB réel par industrie au Canada, niveaux d'avril et de décembre 2020 par rapport à celui de février 2020

    Source : Institut de la statistique du Québec et Statistique Canada.

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