Environ 86,9 % des entreprises employant cinq personnes et plus ont déclaré avoir en place au moins une pratique d’affaires écoresponsable en 2022. Cette proportion n’a pas varié de manière statistiquement significative depuis 2019.
Certaines pratiques d’affaires écoresponsables ont été jugées prioritaires dans la Stratégie gouvernementale de développement durable 2023-2028.
L’approvisionnement écoresponsable, qui se définit comme une pratique visant à intégrer des critères sociaux ou environnementaux dans les décisions d’achat ou dans les décisions relatives à la sélection des fournisseurs de l’entreprise, est une pratique mentionnée par 40,2 % des entreprises en 2022. Cette proportion est restée stable depuis 2019 (la différence entre les deux années n’est pas statistiquement significative).
Environ 81,7 % des entreprises ont déclaré avoir en place au moins une pratique d’affaires d’économie circulaire (68,8 % si on exclut le recyclage et le compostage) en 2022 (non illustré). Les pratiques d’économie circulaire visent à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, dans une logique circulaire, tout en réduisant l’empreinte environnementale et en contribuant au bien-être des individus et des collectivités.
La proportion d’entreprises ayant en place des pratiques sociales visant à favoriser l’égalité entre les membres du personnel et la diversité de la main-d’œuvre est restée stable entre 2019 et 2022 (42 %).
On observe également une stabilité dans la proportion d’entreprises ayant en place les pratiques d’affaires écoresponsables environnementales suivantes :
- Améliorer la gestion de l’eau (16,1 %);
- Préserver la biodiversité et les ressources naturelles (7,9 %);
- S’adapter aux conséquences des changements climatiques (résilience climatique) (6,4 %).
Entre 2019 et 2022, on remarque toutefois une augmentation de la proportion d’entreprises ayant en place des pratiques d’affaires écoresponsables environnementales pour :
- la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) associées aux activités de l’entreprise (13,9 % contre 17,9 %);
- la gestion des émissions atmosphériques (8,2 % contre 12,4 %).
Généralement, plus la taille de l’entreprise est importante ou plus le chiffre d’affaires est élevé, plus la proportion d’entreprises ayant déployé des pratiques d’affaires écoresponsables est élevée.
En 2022, la proportion d’entreprises ayant recours à des pratiques d’affaires écoresponsables sociales est plus élevée (79,0 %) que celle des entreprises utilisant des pratiques d’affaires écoresponsables économiques (58,3 %) ou environnementales (72,6 %).
Le secteur d’activité influence peu la proportion d’entreprises déclarant utiliser au moins une pratique d’affaires écoresponsable. Cependant, le secteur d’activité de l’extraction minière, l’exploitation en carrière, l’extraction de pétrole et de gaz (SCIAN 21) se distingue par une proportion d’entreprises plus élevée (92,8 %) que celle de l’ensemble des secteurs.
Les pratiques d’affaires écoresponsables les plus répandues, peu importe la taille de l’entreprise, sont :
- la gestion des matières résiduelles (60,6 %)*;
- le fait de favoriser le bien-être et le développement du personnel (53,3 %);
- l’amélioration de la participation du personnel et des relations de travail (51,8 %).
Les pratiques d’affaires écoresponsables les moins répandues, peu importe la taille de l’entreprise, sont :
- la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles (7,9 %);
- l’adaptation aux conséquences des changements climatiques (résilience climatique) (6,4 %);
- l’intégration au système comptable traditionnel des coûts assumés par l’entreprise et des risques environnementaux ou sociaux auxquels elle s’expose (ex. : écocomptabilité, bilan carbone) (6,2 %).
Concepts et définitions
Les pratiques d’affaires écoresponsables sont des initiatives, actions ou projets mis en place pour améliorer la performance sociale ou environnementale de l’entreprise. Elles poursuivent les mêmes objectifs qu’une démarche de développement durable, mais ne nécessitent pas un encadrement formel. Elles peuvent être de nature plus ponctuelle et ne viser qu’une partie de l’entreprise.
Les pratiques d’affaires écoresponsables visées par l’enquête sont celles qui ont lieu au Québec et qui dépassent la conformité obligatoire à des lois ou règlements.
Ces pratiques relèvent des trois dimensions du développement durable, soit économique, sociale et environnementale.
Elles peuvent avoir été mises en place dans le passé, mais doivent encore être employées en 2022 pour être mentionnées.
Pratiques d'affaires écoresponsables prioritaires
Économie circulaire
Système de production, d’échange et de consommation qui vise à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, dans une logique circulaire, tout en réduisant l’empreinte environnementale et en contribuant au bien-être des individus et des collectivités.
L’économie circulaire s’appuie sur des pratiques écoresponsables à caractère économique, social et environnemental telles que :
- L’écoconception (prise en compte des impacts environnementaux potentiels dès la phase de conception d’un produit de manière à les atténuer)
- La consommation ou l’approvisionnement responsables (processus d’achat de biens et services tenant compte de critères environnementaux et sociaux)
- L’optimisation des activités (amélioration de la gestion des activités afin de minimiser les pertes en ciblant les ressources prioritaires à économiser)
- L’économie collaborative (utilisation d’un même bien par plusieurs usagers pour en intensifier l’usage)
- La location à court terme
- L’entretien et la réparation
- Le don et la revente
- Le reconditionnement (remise à neuf d’un produit qui sera assorti d’une garantie équivalente à celle d’un produit neuf ou qui s’en rapproche)
- L’économie de fonctionnalité (vente d’un service plutôt que d’un bien, p. ex. vente d’un service d’impression au lieu d’une imprimante)
- L’écologie industrielle, la symbiose industrielle ou la symbiose territoriale (échanges de matières, de ressources ou d’énergie entre entreprises pour créer des synergies. La symbiose est le réseau réunissant plusieurs entreprises qui contribuent à créer une synergie).
- Le recyclage et/ou le compostage
- La valorisation des résidus (toute démarche qui vise la transformation de matières résiduelles en produits utiles ou en énergie, comme l’incinération de matières ou la biométhanisation, qui permettent d’obtenir de l’énergie)
Autres pratiques prioritaires
Pratique visant à intégrer des critères sociaux ou environnementaux dans les décisions d’achat ou dans les décisions relatives à la sélection des fournisseurs de l’entreprise : achat de produits à caractéristiques écoresponsables – possédant une certification ou non – tels que des produits écoénergétiques, remis à neuf, à contenu recyclé, biologiques et à emballages réduit; recours à des fournisseurs mettant en œuvre des pratiques environnementales ou sociales, notamment les entreprises d’économie sociale, achats locaux, etc.
Pratiques visant à améliorer la gestion de l’eau : réduction de la consommation d’eau ou réutilisation de l’eau (cycle en boucle fermée), captation des eaux (eaux de pluie, eaux de surface ou eaux souterraines), traitement des eaux usées, prévention et gestion des risques liés à l’eau, gestion intégrée des ressources en eau (gestion coordonnée de l’eau), etc.
Pratiques visant à gérer les émissions atmosphériques : surveillance de la qualité de l’air ambiant, efforts de réduction des émissions de contaminants atmosphériques, etc.
Pratiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à ses activités (atténuation) : préparation d’un plan de réduction des émissions de GES, changement des équipements ou des procédés dans le but de réduire les émissions de GES, optimisation du transport des marchandises pour réduire la consommation de carburant, promotion de l’utilisation des transports actifs et collectifs auprès du personnel, acquisition de véhicules électriques, télétravail, etc.
Pratiques visant à s’adapter aux conséquences des changements climatiques (résilience climatique) : analyse des risques climatiques projetés (inondations, vagues de chaleur, tempêtes, érosion, etc.) sur les activités de l’entreprise, les bâtiments et autres infrastructures, les terrains ou les chaînes d’approvisionnement ; préparation et mise en œuvre d’un plan d’adaptation ; implantation de mesures d’adaptation pour lutter contre les îlots de chaleur (stationnements, toits ou murs végétalisés, plantation d’arbres) ; prévention des risques de coups de chaleur (dans le but de protéger la santé des employés lors de vagues de chaleur).
Pratiques visant à préserver la biodiversité et les ressources naturelles : protection ou restauration des milieux humides, aménagement de terrains favorisant la biodiversité (culture de plantes indigènes, aménagement de forêts urbaines, préservation des habitats, etc.), soutien aux projets de préservation de la biodiversité, prévention de la présence d’espèces envahissantes ou contrôle de celles-ci, protection des espèces menacées ou vulnérables, gestion saine des ressources naturelles, préservation des milieux riverains, prise en compte des répercussions des activités de l’entreprise sur la biodiversité (ex. : lors des achats, dans le cadre de toutes les activités intégrées dans la chaîne de valeur, dans la stratégie d’affaires, etc.) et de la dépendance de l’entreprise à l’égard de la biodiversité.
Pour consulter les définitions des pratiques d'affaires écoresponsables non prioritaires, veuillez vous référer au questionnaire de l’Enquête sur le développement durable, les pratiques écoresponsables et les technologies propres.
Précaution
Les résultats présentés ne concernent que les entreprises employant cinq personnes ou plus au Québec.
Étant donné que les résultats présentés proviennent d'un échantillon de la population enquêtée, ceux-ci doivent être pris comme des estimations et être interprétés en tenant compte qu'une marge d'erreur leur est associée. Dans l'analyse, seuls les écarts détectés à l’aide de tests statistiques sont considérés, sauf indication contraire.
Indicateur
Proportion d'entreprises qui mettent en œuvre une pratique d'affaires écoresponsable prioritaire
Aspects de la Stratégie gouvernementale de développement durable 2023‑2028 auxquels se rapporte l'indicateur :
Orientation 1 – Faire du Québec un pôle d'innovation et d'excellence en matière d'économie verte et responsable
Objectif 1.1 – Soutenir la transition vers des modèles d'affaires durables
Sous objectif 1.1.1 – Accroître la proportion d'entreprises qui axent leur stratégie d'affaires sur le développement durable
Cible
En 2028, augmentation de 15 % par rapport à 2022 pour chaque pratique d’affaires écoresponsable prioritaire
Source : MELCCFP
Concordance avec les objectifs de développement durable 2030 des Nations Unies