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    Ressources d’aide et démarches entreprises pour mettre fin à l’intimidation ou à la cyberintimidation vécue (in French only)

    Par Ariane Saurele Koyaweda et Daniela Aranibar Zeballos
    Diffusion : 1er mai 2024

    Selon l’Étude québécoise sur les rapports sociaux dans un contexte scolaire, de travail et dans la communauté (EQRS) 2022, on estime qu’environ 13 % des personnes ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation au cours des 12 mois précédant l’étude en contexte scolaire, que 8 % en ont vécu en contexte de travail et 7 %, hors des contextes scolaire et de travail.

    Les résultats présentés dans cette page se basent sur les données recueillies auprès de 21 845 personnes entre août 2022 et février 2023.

    Avoir parlé ou non de l’intimidation et de la cyberintimidation vécue

    Parmi les personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation en contexte scolaire, environ 60 % en ont parlé à quelqu’un. C’est le cas de près de 78 % pour celles qui ont vécu ces problématiques en contexte de travail et de 61 % pour celles qui les ont vécues hors des contextes scolaire et de travail.

    Ressources d’aides auxquelles ont eu recours les personnes ayant vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation

    Les personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation et qui ont décidé d’en parler ont pu faire appel à diverses ressources d’aide. Ainsi, parmi ces personnes, on estime notamment que :

    En contexte scolaire

    • 96 % en ont parlé à des amis et amies ou à des membres de leur famille;
    • 28 % ont fait appel à une ressource d’aide hors de l’établissement scolaire;
    • 47 % en ont parlé à des membres du personnel scolaire.

    En contexte de travail

    • 90 % en ont parlé à quelqu’un de leur entourage personnel en dehors de leur milieu de travail;
    • 89 % en ont parlé à des collègues ou à un supérieur et une supérieure;
    • 39 % ont fait appel à des responsables du personnel des ressources humaines ou au syndicat.

    Hors des contextes scolaire ou de travail

    • 85 % en ont parlé à des amis et amies, ou à d’autres membres d’un groupe sportif ou d’un groupe communautaire dont elles faisaient partie;
    • 71 % en ont parlé à des membres de leur famille;
    • 31 % ont fait appel à une personne d’un service d’aide téléphonique ou d’un organisme d’aide, ou à des professionnels et professionnelles de la santé ou des services sociaux.
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    Réactions du personnel scolaire

    Pour 76 % des personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation en contexte scolaire et qui en ont parlé aux membres du personnel scolaire, les réactions du personnel scolaire ont été positives, alors que pour 50 %, elles ont été négatives.

    Il est possible qu’une même personne ait fait l’objet de réactions positives et de réactions négatives de la part des membres du personnel scolaire. C’est le cas d’environ 31 % des élèves ou étudiants et étudiantes qui ont parlé de l’intimidation ou de la cyberintimidation vécue aux membres du personnel scolaire.

    Environ 32 % des personnes qui ont vécu de telles situations et qui en ont parlé aux membres du personnel scolaire estiment que le fait de leur en avoir parlé les a beaucoup aidées, alors que près de 45 % jugent que cela les a un peu aidées. À l’inverse, environ 23 % ont trouvé que cela ne les a pas aidées ou a aggravé la situation.

    Raisons évoquées pour ne pas avoir parlé de l’intimidation ou de la cyberintimidation vécue

    Parmi les personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation en contexte scolaire, environ 40 % n’en ont pas parlé à quelqu’un. Il en est de même pour 22 % des personnes qui ont vécu ces problématiques en contexte de travail et pour 39 % de celles qui les ont vécues hors des contextes scolaire et de travail.

    Parmi les raisons évoquées pour ne pas avoir parlé à quelqu’un de l’intimidation ou de la cyberintimidation vécue, on note, entre autres, le fait :

    De ne pas avoir ressenti le besoin d’en parler

    • 74 % pour les personnes en contexte scolaire;
    • 53 % pour celles en contexte de travail;
    • 68 % pour celles hors des contextes scolaire et de travail.

    De ne pas avoir pensé que le fait d’en parler réglerait la situation

    • 52 % pour les personnes en contexte scolaire;
    • 49 % pour celles en contexte de travail;
    • 47 % pour celles hors des contextes scolaire et de travail.

    D’avoir craint que la situation ne soit pas prise au sérieux

    • 40 % pour les personnes en contexte scolaire;
    • 41 % pour celles en contexte de travail;
    • 33 % pour celles hors des contextes scolaire et de travail.
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    Caractéristiques des personnes qui n’ont pas parlé de l’intimidation ou de la cyberintimidation vécue

    Parmi les personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation, celles qui sont les plus susceptibles de ne pas en avoir parlé sont :

    En contexte scolaire

    • les hommes (47 % c. 33 % chez les femmes);
    • les personnes hétérosexuelles (43 % c. 29 % chez les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles ou d’une orientation sexuelle autre qu’hétérosexuelle).

    En contexte de travail

    • les hommes (30 % c. 15 % chez les femmes);
    • les personnes nées hors du Canada (27 % c. 20 % chez les personnes nées au Canada);
    • les personnes qui n’ont pas d’incapacité qui les limite dans leurs activités quotidiennes (23 % c. 16 % chez celles qui en ont).

    Hors des contextes scolaire et de travail

    • les personnes âgées de 12 à 17 ans (47 % c. 30 % chez les personnes âgées de 18 à 24 ans et 36 % chez celles âgées de 25 à 44 ans);
    • les hommes (49 % c. 30 % chez les femmes);
    • les personnes qui n’ont pas d’incapacité qui les limite dans leurs activités quotidiennes (41 % c. 32 % chez celles qui en ont).

    Pour obtenir toutes les données, téléchargez les tableaux détaillés (XLSX, 20 ko).

    Démarches entreprises pour mettre fin à l’intimidation ou à la cyberintimidation vécue

    Types de démarches entreprises

    Parmi les personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation, certaines pouvaient entreprendre des démarches pour y mettre fin. On remarque notamment que :

    En contexte scolaire

    • 64 % ont évité les contacts avec les auteurs ou autrices de ces actes;
    • 47 % ont directement confronté les personnes qui en étaient les auteurs ou autrices;
    • 10 % ont déposé une plainte officielle.

    En contexte de travail

    • 53 % ont directement confronté les auteurs ou autrices de ces actes;
    • 19 % ont quitté leur emploi de façon permanente;
    • 16 % ont quitté leur emploi temporairement.

    Hors des contextes scolaire et de travail

    • 67 % ont évité les contacts avec les auteurs ou autrices de l’intimidation ou de la cyberintimidation;
    • 45 % ont confronté les auteurs ou autrices de ces actes;
    • 16 % ont arrêté de fréquenter le club sportif dont elles faisaient partie ou de participer à l’activité qu’elles pratiquaient.

    Globalement, on estime que 83 % des personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation en contexte scolaire ont entrepris au moins une démarche pour y mettre fin. C’est le cas de près de 68 % des personnes qui ont vécu de telles situations en contexte de travail et de 81 % de celles qui les ont vécues hors des contextes scolaire et de travail.

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    Résultats des démarches entreprises

    Les personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation et qui ont entrepris au moins une démarche pour y mettre fin estiment que :

    Les démarches ont aidé à régler la situation complètement

    • 23 % des personnes concernées en contexte scolaire;
    • 28 % de celles concernées en contexte de travail;
    • 26 % de celles concernées hors des contextes scolaire et de travail.

    Les démarches ont aidé à régler la situation en partie

    • 56 % des personnes concernées en contexte scolaire;
    • 42 % de celles concernées en contexte de travail;
    • 51 % de celles concernées hors des contextes scolaire et de travail.

    Les démarches n’ont pas aidé à régler la situation

    • 22 % des personnes concernées en contexte scolaire;
    • 29 % de celles concernées en contexte de travail;
    • 24 % de celles concernées hors des contextes scolaire et de travail.
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    Démarches qui ont le plus aidé

    Les personnes qui ont vécu de l’intimidation ou de la cyberintimidation et qui ont entrepris au moins une démarche qui les a aidées ont jugé que certaines démarches étaient plus efficaces que d’autres. Il s’agit notamment du fait d’avoir : 

    En contexte scolaire

    • évité les contacts avec les auteurs ou les autrices de l’intimidation ou de la cyberintimidation (48 %);
    • confronté directement les auteurs ou les autrices de ces actes (42 %).

    En contexte de travail

    • confronté directement les auteurs ou les autrices du harcèlement ou du cyberharcèlement (55 %);
    • quitté l’emploi de façon permanente (27 %).

    En dehors des contextes scolaire et de travail

    • évité les contacts avec les auteurs ou les autrices de l’intimidation ou de la cyberintimidation (57 %);
    • confronté directement les auteurs ou les autrices de ces actes (33 %).
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    Notes méthodologiques

    À propos de l’étude

    L’Étude québécoise sur les rapports sociaux dans un contexte scolaire, de travail et dans la communauté 2022 (EQRS), menée pour le compte du ministère de la Famille dans le cadre de la mesure 2 du Plan d’action concerté pour prévenir et contrer l’intimidation et la cyberintimidation 2020-2025, est la première enquête populationnelle sur l’intimidation et la cyberintimidation réalisée auprès de personnes âgées de 12 ans et plus au Québec. Elle rend compte de l’intimidation et de la cyberintimidation en contexte scolaire, en contexte de travail et en dehors de l’école et du travail. On y trouve de l’information sur l’ampleur de l’intimidation et de la cyberintimidation, les caractéristiques des personnes qui les subissent, les moyens utilisés pour y mettre fin et les formes de soutien reçues.

    Population visée

    Personnes âgées de 12 ans et plus vivant au Québec, à l’exception de celles vivant dans un logement institutionnel (p. ex. un hôpital, un centre d’hébergement de soins de longue durée) et de celles résidant dans les régions sociosanitaires du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James.

    Comme un projet de recherche a été mené en collaboration avec la Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL) concernant les personnes vivant dans les communautés des Premières Nations du Québec, celles-ci sont également exclues de l’EQRS.

    Définition de l’intimidation et de la cyberintimidation

    L’intimidation et la cyberintimidation comprennent des actes agressifs qui ont pour effet de nuire à la personne visée, qui sont répétitifs et qui surviennent lorsqu’il y a inégalité des rapports de force entre la personne visée et la personne autrice de ces actes.

    Dans l’étude, l’intimidation fait référence aux situations survenues hors du cyberespace, alors que la cyberintimidation se caractérise par le fait d’être survenue via tout type de technologie de l’information et de communication.

    En contexte de travail, les termes employés dans l’étude sont « harcèlement » et « cyberharcèlement ».

    Pour en savoir plus sur la mesure de l’intimidation et de la cyberintimidation, consultez le schéma explicatif Opérationnalisation des indicateurs de l’EQRS (PDF, 74 ko).

    Pour plus de renseignements sur les aspects méthodologiques, consultez le rapport méthodologique de l’enquête (PDF, 503,55 ko).

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