En 2023, au Québec, la superficie agricole en production biologique (cultures ou pâturage) s’élevait à 117 758 hectares, soit plus de deux fois plus qu’en 2015. À chaque année, on observe à la fois des augmentations et des diminutions de la superficie des différentes productions végétales sur le territoire. Néanmoins, on enregistre, au net, une augmentation de la superficie totale à chaque année depuis 2016. Entre 2016 et 2020, la superficie a connu, au net, une hausse plus prononcée; elle a crû de 16,8 % en moyenne annuellement. Différents facteurs pourraient avoir contribué à cette hausse générale, dont une augmentation de la demande de produits biologiques, des primes offertes par les marchés et des mesures d’appui du gouvernement provincial aux entreprises et au secteur agricole. À partir de 2021, la superficie totale a continué d’enregistrer une augmentation nette à chaque année mais de moins grande ampleur, soit de 2 % en moyenne annuellement.
En 2023, la région ayant la plus grande superficie agricole en production biologique était le Saguenay–Lac-Saint-Jean (près de 24 000 hectares, soit un peu plus de 20 % des cultures et pâturages biologiques du Québec), grâce à la culture du bleuet. Il est suivi par la Montérégie (20 573 ha; 17,5 %) et Lanaudière (14 913 ha; 12,7 %). Ces trois régions regroupent un peu plus de la moitié de la superficie totale en production biologique de la province. Viennent ensuite le Bas-Saint-Laurent (11 195 ha; 9,5 %), Chaudière-Appalaches (10 682 ha; 9,1 %) et le Centre-du-Québec (9 619 ha; 8,2 %).
En 2023, plus de 90 % de la superficie totale en production biologique du Québec était occupée par les céréales, oléagineux et plantes industrielles (54,1 %; 63 657 ha), les fourrages (27,9 %; 32 891 ha) et les fruits de champs (8,7 %; 10 283 ha). En 2015, la part des superficies de céréales, oléagineux et plantes industrielles était inférieure (47,7 %) à celle observée en 2023, et celle des fourrages, supérieure (39,0 %).
Portrait par région et type de cultures ou de pâturage en 2023
La répartition des superficies en production biologique sur le territoire québécois varie en fonction de la région et du type de culture ou de pâturage.
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, 95 % de la superficie totale en production biologique est occupée par les céréales, oléagineux et plantes industrielles (32,9 %), les fourrages (32,3 %) et les fruits de champs, notamment le bleuet (29,6 %). De plus, on trouve dans cette région 82,0 % de la superficie québécoise en production de plants, transplants et semences, ainsi que 69,0 % de la superficie totale en production de fruits de champs de la province grâce, particulièrement, au bleuet.
En Montérégie et dans Lanaudière, la production de céréales, oléagineux et plantes industrielles occupe la majorité de la superficie en production biologique (77,5 % et 82,3 % respectivement). Ensemble, ces deux régions regroupent 45 % de la superficie totale de ce type de culture de la province. De plus, ces régions possèdent 39,2 % et 29,4 % de la superficie en production de légumes de champ de la province, en raison notamment de la culture des légumes de transformation.
Dans le Bas-Saint-Laurent, ce sont les cultures fourragères qui occupent la plus grande superficie, soit plus de la moitié de la superficie totale en production biologique de la région (55,4 %). Cette région compte, avec Chaudière-Appalaches, le plus grand nombre d’entreprises en production laitière biologique au Québec. De plus, 38,1 % de la superficie en production biologique de la région est consacrée aux céréales, oléagineux et plantes industrielles.
En Chaudière-Appalaches et au Centre-du-Québec, 45,1 % et 56,7 % de la superficie en production biologique est consacrée aux céréales, oléagineux et plantes industrielles. La production de fourrages représente 40,6 % et 29,3 % de leur superficie totale en production biologique respective.
Obtenez toutes les données de 2015 à 2023 en téléchargeant le fichier complet (cliquez sur le bouton Télécharger ci-dessous).
Évolution par région et type de cultures ou pâturage entre 2015 et 2023
Entre 2015 et 2023, toutes les régions ont vu leur superficie agricole en production biologique totale augmenter, à l’exception de Laval, qui a enregistré une baisse nette de 5,6 hectares (– 13,4 %). Les régions du Saguenay-Lac-Saint-Jean (+ 14 659 hectares), de Lanaudière (+ 13 103 ha) et de la Montérégie (+ 11 361 ha) sont celles dont la superficie agricole a le plus fortement augmenté au net. Les régions de l’Abitibi-Témiscamingue (+ 1 063,0 %), de Lanaudière (+ 724,2 %) et de la Côte-Nord (+ 676,8 %) sont celles dont la superficie agricole a le plus varié en pourcentage.
La répartition régionale a aussi évolué entre 2015 et 2023. Le Bas-Saint-Laurent occupe, en 2023, une part moins grande qu’en 2015 (13,6 % c. 9,5 %; – 4,1 points de pourcentage) et l’Abitibi-Témiscamingue, une plus grande part qu’en 2015 (1,1 % c. 5,6 %; + 4,4 points). C’est Lanaudière qui a vu sa part augmenter le plus entre 2015 et 2023 (3,7 % c. 12,7 %; + 9,0 points).
Entre 2022 et 2023, 1 821 hectares se sont ajoutés à la superficie totale en culture et en pâturage biologique du Québec. Au net, certaines régions ont enregistré des augmentations et d’autres, des diminutions. La région ayant enregistré la plus forte augmentation nette est Lanaudière, avec un peu moins de 2 000 hectares supplémentaires à son total. Elle est suivie du Bas-Saint-Laurent (+ 368 ha), de l’Abitibi-Témiscamingue (+ 297 ha) et de l’Outaouais (+ 232 ha). À l’inverse, la région qui a enregistré la plus grande diminution nette est la Mauricie, avec une perte de près de 1 000 hectares par rapport à sa superficie totale enregistrée l’année précédente. Elle est suivie de l’Estrie (– 239 ha), des Laurentides (– 165 ha) et de la Capitale-Nationale (– 132 ha). Les diminutions, possiblement attribuables à un abandon de la certification par les entreprises ou à une réduction de la superficie en production biologique, s’expliquent notamment par les défis agronomiques, habituellement phytosanitaires, rencontrés par les entreprises, ainsi que par la baisse des primes de marchés, qui ne permettent pas nécessairement de combler l’écart entre les coûts de production de la régie biologique et ceux de la régie conventionnelle. Certains types de cultures ou pâturages ont enregistré des augmentations nettes entre 2022 et 2023, tels que la production de céréales, oléagineux et plantes industrielles (+ 6 216 ha). D’autres ont enregistré des diminutions nettes, dont les fourrages (– 3 167 ha), les fruits des champs (– 1 419 ha) et les transplants et semences (– 97 ha).
À consulter aussi
Concepts et définitions
La superficie en production agricole biologique inclut la superficie en culture et en pâturage biologique, mais exclut la superficie associée à la production acéricole, pour laquelle l’indicateur approprié est plutôt le nombre d’entailles.
L’agriculture biologique est un mode de production qui soutient de manière durable la santé des sols et des écosystèmes. Elle s’appuie sur les processus écologiques, la biodiversité et des cycles adaptés aux conditions locales, plutôt que sur l’utilisation d’intrants de synthèse.
L’agriculture biologique au Québec est soumise à des normes et règles rigoureuses, dont les principales sont :
- l’interdiction d’employer des organismes génétiquement modifiés (OGM), des animaux clonés et des boues d’épuration;
- l’interdiction stricte d’utiliser des engrais et des substances phytosanitaires synthétiques pour les cultures;
- l’amélioration des sols doit être favorisée par la rotation des cultures et l’utilisation de fertilisants naturels comme le compost ou les engrais verts;
- l’obligation de favoriser le bien-être des animaux en leur permettant de se mouvoir librement et d’accéder à l’extérieur quand la température le permet;
- l’obligation de leur fournir une alimentation composée d’aliments biologiques sans farines animales;
- une importante limitation de l’utilisation de médicaments pour le soin des animaux ainsi que l’interdiction de leur administrer des hormones de croissance.
L’appellation biologique signifie que tout produit agroalimentaire désigné comme tel doit respecter le Cahier des charges de l’appellation biologique au Québec, un référentiel de certification basé sur les normes canadiennes de production biologique. Le produit doit aussi être certifié par un certificateur accrédité.
La certification est l’attestation délivrée par un organisme de certification accrédité compétent et indépendant à une entreprise souhaitant utiliser une appellation réservée ou un terme valorisant pour ses produits.
L’accréditation est un contrôle des activités des organismes de certification par un organisme d’accréditation. Elle vise à s’assurer que le travail de certification est fait avec compétence et en toute impartialité.
Le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV) a été institué par le gouvernement du Québec pour assurer l’application sur le territoire québécois de la Loi sur les appellations réservées et les termes valorisants (A‑20.03). Cette loi vise à protéger les désignations de produits agricoles et alimentaires spécifiques. Toutes les appellations réservées sont encadrées par un cahier des charges soumis à une certification externe par des organismes de certification accrédités. Le CARTV a comme mission, entre autres, d’accréditer les organismes de certification ayant des activités sur le territoire québécois dans le cadre de cette loi.
Le Système d’information sur les produits agroalimentaires biologiques collige des informations sur tous les exploitants détenant une certification biologique au Québec. Les données sont fournies par les six certificateurs accrédités par le CARTV. Les certificateurs accrédités pour certifier des produits biologiques au Québec selon le Cahier des charges de l’appellation biologique au Québec basé sur les normes canadiennes de production biologique, sont :
- Ecocert Canada
- Letis S.A.
- Organisme de certification Québec-Vrai (OCQV)
- Pro-Cert Organic Systems Ltd.
- Quality Assurance International inc. (QAI)
- TransCanada Organic Certification Services (TCO Cert)
Précaution
Les informations proviennent de données qui sont fournies par les organismes de certification. La saisie des données requiert un certain délai, dont il faut tenir compte.
À consulter aussi
Indicateur
Superficie agricole en production biologique
Aspects de la Stratégie gouvernementale de développement durable 2023‑2028 auxquels se rapporte l'indicateur :
Orientation 2 – Agir en faveur de la nature et pour la santé
Objectif 2.2 – Améliorer la santé des écosystèmes
Sous objectif 2.2.1 – Favoriser les aménagements et les pratiques agricoles, forestières, aquacoles et de pêches durables
Cible
Suivi de la progression
Résultat en 2023 : 177 758 hectares
Concordance avec les objectifs de développement durable 2030 des Nations Unies