Productivité des matières

    La productivité des matières au Québec, qui s’exprime en valeur de PIB généré par tonne de matières consommées par l’économie, était de 1 504 $/tonne de matières en 2019. Ce niveau est le plus faible observé depuis 2012. Après avoir atteint un sommet en 2015 et 2016, la productivité des matières a baissé de 2017 à 2019.

    Cette baisse s’explique par une augmentation plus rapide de la consommation intérieure de matières (CIM) que du PIB, qui signifie que le Québec a créé moins de richesse par tonne de matières utilisées que les années précédentes.

    Lorsqu’on examine les composantes de l’indicateur, on observe qu’en 2019, sur les 251,4 millions de tonnes de matières associées à la consommation intérieure de matières, 96,3 % proviennent de l’extraction intérieure et 3,7 %, du solde des échanges commerciaux.

    Ce modeste solde commercial de 9,2 millions de tonnes cache toutefois des flux considérables, soit 79,4 millions de tonnes de matières exportées et 88,7 millions de tonnes de matières importées.

    L’extraction intérieure, plus particulièrement celle de minerais métalliques dont le minerai de fer influence fortement les résultats de l’indicateur au Québec.

    À consulter aussi

    Concepts et définitions

    La productivité des matières peut être utilisée comme un indicateur global de l’efficience d’une économie en ce qui concerne l’utilisation des matières. Elle permet de mesurer la transition du système économique vers un modèle plus économe en ressources.

    La productivité des matières ($/T) correspond au rapport entre le produit intérieur brut (PIB) en millions de dollars et les tonnes (en millions) de matières consommées sur le territoire de l’économie considérée (CIM).

    La consommation intérieure de matières (CIM) équivaut à la somme des matières premières extraites du territoire intérieur et des importations de marchandises du Québec, moins ses exportations de marchandises.

    Les matières se classent en quatre grandes catégories :

    • la biomasse (agricole, forestière, provenant d’animaux ou de plantes sauvages);
    • les minerais métalliques (fer, zinc, cuivre, or, argent, nickel, plomb, etc.);
    • les minerais non métalliques (sable, gravier, argile, tourbe, diamant, sel, graphite, etc.);
    • les combustibles fossiles (pétrole brut, gaz naturel, charbon, etc.).

    Les matières extraites du territoire doivent être utilisées dans l’économie pour être prises en compte dans l’indicateur. Elles doivent provenir directement de la nature et non d’un processus économique comme l’élevage, l’aquaculture ou le recyclage. Cette distinction évite de compter les intrants en double après leur transformation.

    Les énergies renouvelables ne font pas partie de l’indicateur, car elles n’impliquent pas d’extraction de matière de l’environnement.

    Les matières provenant du solde des échanges commerciaux sont des marchandises sous forme brute, semi-finie (marchandises qui entreront dans un processus de production ultérieur) ou finie (marchandises prêtes à l’utilisation). Le commerce international et le commerce interprovincial sont pris en compte.

    Précaution

    Les équivalents matières premières ne sont pas inclus dans la mesure de la productivité des matières. Les équivalents matières premières des importations et des exportations de marchandises correspondent à la quantité de matières premières requise pour produire ces marchandises en amont du processus de production, dans leur pays d’origine. Tant que les équivalents matières premières ne sont pas pris en compte, une économie pourrait réduire sa consommation intérieure de matière et augmenter sa productivité des matières en délocalisant vers l’étranger ses industries gourmandes en matières premières, et en important des produits finis. En bref, telle qu’elle est calculée, la productivité des matières sous-estime la consommation totale de matières en ne prenant pas en compte l’ensemble des matières mobilisées ailleurs pour la consommation de biens et de services dans l’économie québécoise.

    À consulter aussi

    Indicateur

    Indicateur de productivité annuel des matières

    Aspects de la Stratégie gouvernementale de développement durable 2023‑2028 auxquels se rapporte l'indicateur :

    Illustration représentant le symbole de l'infini. Orientation 1 – Faire du Québec un pôle d'innovation et d'excellence en matière d'économie verte et responsable

    Objectif 1.1 – Soutenir la transition vers des modèles d'affaires durables

    Sous objectif 1.1.2 - Accélérer le développement de l’économie circulaire

    Cible

    Suivi de la progression
    Résultat en 2019 :
    1 504 $/tonne

    Concordance avec les objectifs de développement durable 2030 des Nations Unies

    Consommation et production responsables. Travail décent et croissance économique. Énergie propre et coût abordable. Industrie, innovation et infrastructure. Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques. Vie terrestre.

    À consulter aussi

    Dernière mise à jour : 22 février 2024
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