Circularité des matières

Autour de 2018, l’indice de circularité du Québec était à 3,5 %. À l’échelle mondiale, ce pourcentage était de 9,1 % pour la même période, et est descendu à 8,6 % en 2020.

Cela signifie que la majeure partie des ressources qu’utilise le Québec pour satisfaire ses besoins ne sont pas circulaires. L’économie du Québec se caractérise par des niveaux élevés de consommation et d’importation, une extraction d’importants volumes de matières premières et des niveaux relativement faibles de circularité.

Le Québec compte 17 % de flux non circulaires (p. ex. comme celui des combustibles fossiles, qui ne peuvent être recyclés une fois brûlés), 36 % d’intrants non renouvelables non recyclés (matériaux tels que les métaux, les plastiques ou le verre) et 19 % de matières qui sont « bloquées » dans les infrastructures, les bâtiments, la machinerie et les autres objets.

La portion restante (26 %) concerne la biomasse primaire renouvelable (bois, résidus agricoles, etc.), dont le potentiel de circularité est important mais pas encore bien mesuré.

Concepts et définitions

En améliorant la circularité de l’économie québécoise, on pourrait arriver à réduire l’extraction et l’utilisation de ressources naturelles vierges. Cela permet de réduire les émissions de GES associés aux activités d’extraction, et les pressions exercées sur les écosystèmes et la biodiversité.

L’indice de circularité d’une économie mesure la circularité des matières qu’une économie consomme. En mesurant la part de matières secondaires dans la consommation totale de matières d’une économie, l’indice révèle à quel point les matières sont réutilisées à l’intérieur du processus économique.

Les matières secondaires sont des matières résiduelles qui sont recyclées pour être utilisées. Il peut s’agir de matériaux recyclés issus de cycles techniques (comme le ciment ou les métaux recyclés), ou biologiques (comme le fumier et le bois). 

L’indicateur tient compte des équivalents matières premières des marchandises issues du commerce international et interprovincial, c’est-à-dire la quantité de matières premières requise pour produire ces marchandises en amont du processus de production, dans leur pays d’origine.

Précaution

L’indicateur met l’accent sur les matériaux qui entrent de nouveau dans le système économique en fin de cycle, mais ne tient pas compte de leur composition ou de leur niveau de qualité.

Tant que la quantité de matières recyclées augmente par rapport à l’extraction de nouvelles matières, l’indice de circularité s’améliore, même si davantage de matières premières sont extraites, ce qui n’est pas souhaitable. En effet, l’objectif ultime est de réduire l’extraction et l’utilisation de ressources naturelles.

La circularité ne se limite pas à recycler. Une économie circulaire met tout en œuvre pour conserver la valeur et la complexité des produits en les dégradant le moins possible. Le cycle socioéconomique mesuré à l’aide de l’indicateur de circularité n’est qu’une des composantes de la circularité. L’indicateur ne tient pas explicitement compte des autres stratégies (diminuer, ralentir et régénérer) qui sont essentielles à l’instauration d’une économie circulaire, comme le partage et la réutilisation des actifs, le prolongement de leur durée de vie ou leur transformation. En réduisant la nécessité de fabriquer de nouveaux produits, elles réduisent l’empreinte matérielle globale et les matières résiduelles disponibles aux fins de recyclage. Ainsi, certains aspects, bien qu’avantageux pour l’économie circulaire, peuvent ne pas toujours apparaître comme tels dans l’indicateur.

Aspects de la Stratégie gouvernementale de développement durable 2023‑2028  auxquels se rapporte l'indicateur :

Orientation 1 – Faire du Québec un pôle d'innovation et d'excellence en matière d'économie verte et responsable

Objectif 1.1 – Soutenir la transition vers des modèles d'affaires durables

Sous-objectif 1.1.2 – Accélérer le développement de l'économie circulaire

Cible

Concordance avec les objectifs de développement durable 2030 des Nations Unies