Faits saillants tirés du Bilan démographique du Québec. Édition 2022
Diffusion : 15 décembre 2022
La pandémie de COVID-19 a eu une influence importante sur la mortalité enregistrée au Québec depuis 2020. Bien que la mortalité se soit maintenue à des niveaux beaucoup plus modérés en 2021 qu’en 2020, des répercussions de la pandémie se sont encore fait sentir en 2022, notamment lors de la vague Omicron de janvier.
Nombre de décès
L’estimation provisoire du nombre de décès de 2021 s’établit à 69 900. Ce nombre représente une baisse par rapport à celui exceptionnellement élevé de 2020 (74 550 décès), mais également un certain retour à la normale, et ce malgré un nombre non négligeable de décès liés à la COVID-19 en 2021. Ce résultat peut s’expliquer par le fait que les décès supplémentaires liés à la COVID-19 ont été compensés par un effet de moisson (devancement de certains décès en 2020) et par l’effet des mesures sanitaires, dont certaines ont pu faire diminuer la mortalité liée à d’autres causes en 2021.
Espérance de vie
L’espérance de vie de la population québécoise, qui avait connu une baisse notable en 2020, est revenue à son niveau d’avant la pandémie et atteint 83,0 ans en 2021. Selon les données de l’année 2021, les femmes peuvent espérer vivre jusqu’à 84,9 ans et les hommes, jusqu’à 81,1 ans. L’espérance de vie à 65 ans s’établit pour sa part à 20,0 ans chez les hommes et à 22,5 ans chez les femmes.
- Contrairement à ce qui s’observe au Québec, l’espérance de vie de 2021 n’est pas revenue au niveau de 2019 dans la majorité des pays pour lesquels des données sont disponibles. L’espérance de vie du Québec reste donc parmi les plus élevées au monde.
- Avant la pandémie, on observait déjà un léger ralentissement de la croissance de l’espérance de vie au Québec, mais il était plus marqué dans le reste du Canada, et plus encore aux États-Unis. Selon la plus récente compilation de Statistique Canada portant sur l’année 2020, l’espérance de vie des Québécoises et des Québécois est supérieure à la moyenne canadienne. L’écart entre le Québec et les États-Unis, qui était d’environ 2 ans en 2001, est passé à 4 ans en 2019, et il s’est creusé davantage avec la pandémie pour atteindre 6 ans en moins aux États-Unis, selon l’estimation provisoire de 2021.
Causes de décès
L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) présente les statistiques des causes de décès selon la cause initiale, laquelle est sélectionnée en fonction des plus récentes règles de codage et directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon ces données, les tumeurs et les maladies de l’appareil circulatoire sont les principales causes de décès au Québec. À eux seuls, ces deux grands groupes de causes ont été responsables de la moitié des décès en 2020 et 2021. Le nombre de décès pour lesquels il a été établi que la COVID-19 était la cause initiale s’élève à 11 449, ce qui représente 8 % du nombre total de décès de la période.
Surmortalité
L’analyse de l’excès de mortalité, ou surmortalité, s’est imposée comme l’approche permettant la meilleure comparaison des conséquences sanitaires de la pandémie. Au Québec, les épisodes de surmortalité ont coïncidé avec les vagues de décès liés à la COVID-19. Le bilan cumulé de la surmortalité est toutefois inférieur au nombre de décès COVID-19 rapportés. Si on tient compte des données allant jusqu’au 17 septembre 2022, le bilan de surmortalité cumulé du Québec depuis mars 2020 s’établit à 4,4 %, soit environ 7 850 décès de plus que le nombre normalement attendu en l’absence de perturbations.
- Selon l’approche de la surmortalité, le Québec est l’un des endroits dans le monde ayant enregistré la plus faible augmentation des décès depuis le début de la pandémie. Le bilan de surmortalité des États-Unis est au contraire l’un des plus lourds parmi les pays de l’OCDE. Celui du reste du Canada, initialement inférieur à celui du Québec, s’en est progressivement rapproché et l’a surpassé en 2021.
Lire l'édition 2022 du Bilan démographique du Québec (PDF, 2,7 Mo)