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    Mise à jour 2021 des perspectives démographiques des municipalités du Québec – Note méthodologique (in French only)

    Avertissement et limites

    Dans cet exercice perspectif, le scénario de référence ne doit pas être interprété comme la prévision d’un futur attendu, mais bien comme la projection d’un futur possible, sous l’hypothèse d’une poursuite ininterrompue des tendances récentes. Comme les phénomènes démographiques sont, par nature, plus ou moins volatils, particulièrement à l’échelle des municipalités, la réalisation effective de ce scénario demeure incertaine. De plus, la mesure même de la tendance récente des phénomènes démographiques peut poser problème pour les petites populations. C’est pourquoi la diffusion des résultats est limitée aux municipalités de 500 personnes et plus au 1er juillet 2016. La dénomination et le découpage géographique sont ceux au 28 juillet 2021.

    Il est aussi important de noter que ces projections ne prennent pas en compte les contraintes d’aménagement qui pourraient limiter la croissance de la population et des ménages d’une municipalité. Elles n’intègrent pas non plus les diverses perspectives microéconomiques qui pourraient favoriser ou non la croissance démographique d’une municipalité donnée.


    Méthodologie générale

    Les perspectives démographiques des municipalités sont obtenues par une projection qui s’arrime, d’une année à l’autre, aux résultats obtenus par MRC, qui eux-mêmes sont arrimés aux résultats des régions administratives. Pour obtenir des précisions sur les hypothèses globales à l’échelle du Québec et des niveaux géographiques intermédiaires, consultez le document Mise à jour 2022 des perspectives démographiques du Québec et de ses régions, 2021-2066 (PDF, 1,03 Mo).

    La projection de la population des municipalités est fondée sur une méthode différente de celle sur laquelle se base la projection de la population des régions administratives et des MRC. Les projections à l’échelle de ces deux derniers découpages géographiques utilisent la méthode classique dite « des composantes », où les divers phénomènes démographiques (fécondité, mortalité, migration) sont appliqués séparément et successivement pour faire évoluer la population par âge du temps (t) à (t+1) dans un modèle multirégional. La projection à l’échelle des municipalités utilise quant à elle une adaptation de la méthode des « taux de passage », où l’évolution future des cohortes quinquennales est basée sur la progression de leur effectif lors des années passées. Cette méthode proposée initialement par Hamilton et Perry (1962) est appelée « Cohort Change Ratio » en anglais. Ainsi, si le groupe des 20-24 ans d’une municipalité comptait 100 personnes en 2016 et que cinq ans plus tard, en 2021, la même cohorte comptait 120 personnes (alors âgées de 25-29 ans), le taux de passage à appliquer aux 20-24 ans de cette municipalité serait de + 20 %.

    La méthode des taux de passage est imparfaite dans le sens où la croissance d’une cohorte est intrinsèquement liée à son effectif de départ. Ainsi, la croissance peut devenir exponentielle en dépit d’un bassin d’entrants potentiels pourtant limité. Dans l’adaptation de cette méthode employée ici, ce problème est contourné en limitant progressivement les taux de passage dans le temps, mais également en ajustant les effectifs obtenus dans chaque groupe d’âge sur le total préalablement obtenu dans la projection par MRC. La présente projection par municipalité est donc imbriquée à celle des MRC et la somme de la population des municipalités d’une même MRC est, comme attendu, égale à la population de cette MRC, et ce pour chaque groupe d’âge. Dans certaines MRC qui comptent plus d’un territoire de CLSC, les résultats de la projection à l’échelle des CLSC sont également utilisés pour ajuster les résultats après chaque bond de 5 ans.

    Comme la projection est effectuée par bond de 5 ans (par exemple, de 2021 à 2026 pour le premier bond), il est nécessaire d’effectuer une interpolation afin d’obtenir les résultats pour les années intermédiaires (ex. : pour 2022 à 2025). Cette interpolation est effectuée en exploitant les résultats par MRC (disponibles annuellement) et en supposant que durant l’intervalle, chaque groupe d’âge de chaque municipalité présente une évolution linéaire de son poids à l’intérieur de sa MRC. Autrement dit, si les 20-24 ans d’une municipalité représentaient 10 % des 20-24 ans de leur MRC en 2021 et qu’ils représentaient 15 % de leur MRC en 2026, on supposerait qu’ils en représentaient 11 % en 2022, 12 % en 2023, et ainsi de suite.

    Pour réduire le plus possible la fluctuation aléatoire ou la poursuite de tendances ponctuelles sur le long terme, les taux de passage utilisés sont basés sur la moyenne de ceux observés, d’une part, de 2009-2011 à 2014-2016 et, d’autre part, de 2014-2016 à 2019-2021, pour les deux sexes réunis. Les taux de passage de la plus récente période (2014-2016 à 2019-2021) sont surpondérés (deux fois le poids de la période 2009-2011 à 2014-2016) de manière à reproduire davantage la tendance plus récente. Les valeurs extrêmes sont limitées de manière à ne pas s’écarter du 95e centile central des valeurs observées parmi les 1 190 municipalités projetées. Les taux extrêmes sont donc limités à la valeur des centiles 2,5 et 97,5 pour chaque groupe d’âge, à l’exception des 15-19 ans, pour qui le taux de passage vers les 20-24 ans est appliqué directement. La limitation de valeurs extrêmes est basée sur l’hypothèse que les croissances ou décroissances extrêmes observées pour une cohorte peuvent difficilement se reproduire telles quelles à la période suivante, sauf pour les 15-19 ans qui évoluent vers 20-24 ans dans un contexte de forte mobilité ayant des fondements plus systémiques (départs vers lieux d’étude ou de travail) et qui peut davantage se répéter sur le long terme.

    Les 0-4 ans sont obtenus par l’utilisation normale du module de projection de la fécondité, et les paramètres de cette composante sont basés sur les taux de fécondité de la période 2014-2021 calculés par grappe de municipalités voisines atteignant une population minimale d’environ 2 500 personnes. Ces regroupements sont nécessaires pour obtenir des taux statistiquement robustes. Dans certaines communautés autochtones, la forte fécondité permet de calculer des taux robustes à partir de populations inférieures à 2 500. Les taux de passage des naissances de la période sont obtenus en comparant les naissances enregistrées sur une période de cinq ans et la population de 0-4 ans observée au terme de cette période. Comme pour les autres groupes d’âge, les valeurs de la période plus récente (2015-2020 pour cette composante) sont surpondérées du double de celles de la période plus ancienne (2010-2015).

    Dans les petites municipalités où la population moyenne d’une cohorte quinquennale en début de période est inférieure à 20, le taux de passage de la MRC est appliqué. Cela équivaut donc à faire évoluer les très petites cohortes de certaines municipalités au même rythme que leur MRC. Lorsque le nombre est égal ou supérieur à 20, les taux de passage spécifiques par cohorte et municipalité sont appliqués jusqu’au groupe des 80-84 ans (passant à 85-89 ans). Ensuite, à partir de 85-89 ans, la population évolue selon les taux de passage calculés à l’échelle des MRC. Cela pose l’hypothèse que les 85 ans et plus de toutes les municipalités d’une même MRC évoluent au même rythme.

    La municipalité de Notre-Dame-des-Anges (MRC 23) est traitée de manière particulière étant donné sa vocation spéciale de centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Sa population est projetée à l’intérieur de la municipalité voisine de Québec, dont elle est extraite une fois la projection terminée sous l’hypothèse d’une population fixe correspondant à celle de 2021. Cette population est incorporée dans la catégorie résiduelle (Autres municipalités de la MRC <500 en 2016) de la MRC 23.


    Méthodologie pour les ménages privés

    Les ménages privés sont dérivés de la population projetée en appliquant des taux de personne-référence par groupe d’âge, calculés par municipalité à partir des données tirées du Recensement de 2016 et des estimations de population corrigées du sous-dénombrement net. Ces calculs impliquent une imputation pour certains territoires partiellement dénombrés où le nombre de ménages est inconnu. Les taux de personne-référence de 2016 sont appliqués à la population estimée de 2021, et aux populations projetées de 2022 à 2041, pour obtenir un nombre de ménages projetés au 1er juillet de chacune de ces années. Lorsque la population d’un groupe d’âge est trop petite pour calculer un taux robuste, celui de la MRC est utilisé. Soulignons finalement que les données de ménages privés excluent les unités d’habitation en logement collectif (ex. : résidence pour aînés, CHSLD, prison ou refuge). Dans un contexte de vieillissement, la croissance des unités d’habitation en logement collectif pourrait être supérieure à celle des ménages privés, car ce sont les personnes âgées qui habitent plus fréquemment ce type de logements.

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